par En 2004, sortait artisanalement un jeu de conquête et de placement conçu par les Ragnar Brothers, concepteurs-éditeurs également de " Canal Mania " et " History of the world ". Ce jeu s’appelait alors « Viking Fury » et avait un « joli » (tout est relatif !) plateau en tissu. Bien qu’estimé, peu de joueurs avaient pu profiter de cette version qui avait tout de même remporté un réel succès…
C’est en 2006 que sort son édition professionnelle chez Asmodée avec un changement de titre: « Invasions » ou « Fire and Axe » en anglais. Le changement graphique qui l’accompagne est une réussite, sans critiquer aucunement les choix de la première édition. Ceci dit, grâce soit rendu à Stéphane Poinsot et Christophe Madura, les illustrateurs, qui ont fait un travail splendide, avec un plateau très esthétique, fort pratique, sans parler des cartes et des pions, également de toute beauté… En tout cas, c’est mon avis, et je le partage !
Ceci étant dit, ne nous égarons pas et entrons un peu dans le vif du sujet.
On pourrait, au premier abord et en lisant les titres, penser à un jeu guerrier, où des brutes armées, cornées et échevelées se ruent en hurlant pour mettre à feu et à sac les plus brillantes civilisations, avec des combats plus ou moins épiques, des haches sanglantes, du butin et plein de figurines à gérer avec stratégie pour ce faire… Et bien pas du tout !! Enfin, si, mais pas trop quand même ! Comment ça, je ne suis pas clair ?? Bon, reprenons les choses calmement.
Le jeu permet en fait à chaque joueur de prendre le destin d’une peuplade de cette noble civilisation qu’étaient les vikings via un jarl (chef local). Pour s’approcher de la réalité historique, vous allez prendre les mers et les explorer pour faire du commerce avec les autres peuplades rencontrées en bord de mers ou de fleuves. Le plateau représente le monde tel que le connaissaient les vikings à l’époque (de 750 à 1020), divisé en quatre zones. Suivant la position de la rose des vents, les conditions de navigation y sont plus ou moins favorables.
Vous démarrerez en Scandinavie où vous pourrez charger en hommes et en biens commerciaux votre drakkar (qui en réalité s’appelle un knor, mais n’insistez pas, je ne ferais pas le jeu de mot attendu, même si j’adore… ce jeu !).
Le mécanisme principal d'Invasions est la gestion du temps : vous disposez de sept jours par tour.
Charger un homme ou un bien, consulter une rune (prendre une carte), passer d’une zone maritime à une autre, entrer dans un port, tout ceci prend une journée. Ensuite, commercer, piller ou coloniser les ports ne prend pas de temps mais rapporte des points : immédiatement pour le commerce et le pillage des villes, à longue échéance pour la colonisation. A ce propos, on a presque là un jeu de majorité dans le jeu : En effet, à la fin de la partie, plus il y a de colonies par région, plus elles rapportent de points, et plus vous y êtes, et plus vous engrangez ces points.
Quand, au fur et à mesure de vos pérégrinations, votre bateau se vide en hommes et en biens, il est temps de rentrer pour lancer à la saison suivante de nouveaux raids.
Les cartes Runes sont puissantes et permettent d’interagir avec les autres joueurs (souvent à leur désavantage, gniark gniark gniark…) ou d’obtenir l’aide des Dieux pour maîtriser les hasardeuses actions guerrières de pillage ou de colonisation. En effet, pour réussir ces actions, on lance un dé. La difficulté de ce jet est déterminée par la région où l'on se trouve… Ceci dit, les cartes Runes et le commerce permettent d’en réduire la difficulté. A nous donc de préparer au mieux l’ensemble de nos voyages.
Avec tout ça, il y a les cartes Sagas, des missions à remplir (commercer, piller ou coloniser pour l’une des trois nations scandinaves Suède, Norvège, Danemark), différentes suivant les trois périodes qui aboutissent au Haut-Moyen Âge, fin du jeu. Avoir été le plus honorable représentant d’une de ces trois nations amène des points bonus, les colonies également, et enfin, le plus grand pillard de ville a son petit bonus à lui, celui de la Hache Sanglante… Avec tout ça, on connaît donc le vainqueur, le jarl qui influencera le plus l'époque suivante qu'est le Haut-Moyen Âge.
Jubilatoire… On est pris dans une tourmente de voyages commerciaux, sur des mers agitées et parfois lointaines, des tentatives à succès ou non, des histoires héroïques à raconter en rentrant au port d’attache... On s’y amuse tellement qu’on ne voit pas passer le temps. On discute, on se lance des défis, on profite opportunément d’une saga réalisable en prenant de vitesse nos collègues, le matériel est beau et on peut y jouer sagement ou de façon fourbe. L’opportuniste est parfois récompensé et parfois, les cartes Runes s’amoncellent sur sa tête, punition divine méritée. Non, vraiment, on finit le jeu en voulant enlever le casque à corne qu’on croyait avoir sur la tête... Et que pendant au moins 90 minutes on a vraiment eu sur la tête !! Du commerce, des voyages à braver les tempêtes, des combats difficiles, des civilisations lointaines, des courses avec les drakkars adverses, des amitiés profitables qui se nouent et des coups en traître pour dénouer tout ça... Wahou !! Quel jeu !!
"Sköeln regardait son chef, Leif Erikson, d'un oeil admiratif : il avait réussit, sur la route d'une terre inconnue, une Terre Neuve*, a gagner la confiance d'une peuplade sur les côtes de cet empire si fragile qu'est la France!!
Après un échange fructueux de peaux, ils avaient appris qu'un port de la région, plus à l'ouest, avait également reçu la "visite" de fiers vikings... Certainement le clan des danois... Maudits soient-ils, ils attaquent toujours sans réfléchir, pillent et vi... Enfin, tout le reste, quoi !!
box.jpgLeif avait médité, et, consultant les runes, il avait retrouvé son sourire : ces danois ne l'emporteraient pas au Valhalla, une tempête les attendait... Héhéhé, à vouloir trop boire d'hydromel, on s'y noie...
Sköeln évita un coup de pioche, ce qui le ramena de suite à la réalité. Ces paysans... Mais que croyaient-ils ? Ils avaient commercé ensemble, mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne méritaient pas de découvrir la grandeur de notre civilisation ! "Allez, quoi... laissez-vous faire, ça fera moins mal !" hurla Sköeln, riant et tranchant, alors que le port, derrière lui, finissait de s'embraser!!
Hissez haut, fiers marins, demain, nous reprenons la mer, et gare aux danois!!"
*Historique : Leif Erickson, chef viking, découvrit Terre Neuve en l'an 1000. On retrouve également des pièces vikings dans les tombes indiennes, et inversement, des buddhas de jade dans des tombes vikings... Etonnant!!... sauf quand on a joué à Invasions!
On en parle sur Internet
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C’est en 2006 que sort son édition professionnelle chez Asmodée avec un changement de titre: « Invasions » ou « Fire and Axe » en anglais. Le changement graphique qui l’accompagne est une réussite, sans critiquer aucunement les choix de la première édition. Ceci dit, grâce soit rendu à Stéphane Poinsot et Christophe Madura, les illustrateurs, qui ont fait un travail splendide, avec un plateau très esthétique, fort pratique, sans parler des cartes et des pions, également de toute beauté… En tout cas, c’est mon avis, et je le partage !
Ceci étant dit, ne nous égarons pas et entrons un peu dans le vif du sujet.
On pourrait, au premier abord et en lisant les titres, penser à un jeu guerrier, où des brutes armées, cornées et échevelées se ruent en hurlant pour mettre à feu et à sac les plus brillantes civilisations, avec des combats plus ou moins épiques, des haches sanglantes, du butin et plein de figurines à gérer avec stratégie pour ce faire… Et bien pas du tout !! Enfin, si, mais pas trop quand même ! Comment ça, je ne suis pas clair ?? Bon, reprenons les choses calmement.
Le jeu permet en fait à chaque joueur de prendre le destin d’une peuplade de cette noble civilisation qu’étaient les vikings via un jarl (chef local). Pour s’approcher de la réalité historique, vous allez prendre les mers et les explorer pour faire du commerce avec les autres peuplades rencontrées en bord de mers ou de fleuves. Le plateau représente le monde tel que le connaissaient les vikings à l’époque (de 750 à 1020), divisé en quatre zones. Suivant la position de la rose des vents, les conditions de navigation y sont plus ou moins favorables.
Vous démarrerez en Scandinavie où vous pourrez charger en hommes et en biens commerciaux votre drakkar (qui en réalité s’appelle un knor, mais n’insistez pas, je ne ferais pas le jeu de mot attendu, même si j’adore… ce jeu !).
Le mécanisme principal d'Invasions est la gestion du temps : vous disposez de sept jours par tour.
Charger un homme ou un bien, consulter une rune (prendre une carte), passer d’une zone maritime à une autre, entrer dans un port, tout ceci prend une journée. Ensuite, commercer, piller ou coloniser les ports ne prend pas de temps mais rapporte des points : immédiatement pour le commerce et le pillage des villes, à longue échéance pour la colonisation. A ce propos, on a presque là un jeu de majorité dans le jeu : En effet, à la fin de la partie, plus il y a de colonies par région, plus elles rapportent de points, et plus vous y êtes, et plus vous engrangez ces points.
Quand, au fur et à mesure de vos pérégrinations, votre bateau se vide en hommes et en biens, il est temps de rentrer pour lancer à la saison suivante de nouveaux raids.
Les cartes Runes sont puissantes et permettent d’interagir avec les autres joueurs (souvent à leur désavantage, gniark gniark gniark…) ou d’obtenir l’aide des Dieux pour maîtriser les hasardeuses actions guerrières de pillage ou de colonisation. En effet, pour réussir ces actions, on lance un dé. La difficulté de ce jet est déterminée par la région où l'on se trouve… Ceci dit, les cartes Runes et le commerce permettent d’en réduire la difficulté. A nous donc de préparer au mieux l’ensemble de nos voyages.
Avec tout ça, il y a les cartes Sagas, des missions à remplir (commercer, piller ou coloniser pour l’une des trois nations scandinaves Suède, Norvège, Danemark), différentes suivant les trois périodes qui aboutissent au Haut-Moyen Âge, fin du jeu. Avoir été le plus honorable représentant d’une de ces trois nations amène des points bonus, les colonies également, et enfin, le plus grand pillard de ville a son petit bonus à lui, celui de la Hache Sanglante… Avec tout ça, on connaît donc le vainqueur, le jarl qui influencera le plus l'époque suivante qu'est le Haut-Moyen Âge.
Jubilatoire… On est pris dans une tourmente de voyages commerciaux, sur des mers agitées et parfois lointaines, des tentatives à succès ou non, des histoires héroïques à raconter en rentrant au port d’attache... On s’y amuse tellement qu’on ne voit pas passer le temps. On discute, on se lance des défis, on profite opportunément d’une saga réalisable en prenant de vitesse nos collègues, le matériel est beau et on peut y jouer sagement ou de façon fourbe. L’opportuniste est parfois récompensé et parfois, les cartes Runes s’amoncellent sur sa tête, punition divine méritée. Non, vraiment, on finit le jeu en voulant enlever le casque à corne qu’on croyait avoir sur la tête... Et que pendant au moins 90 minutes on a vraiment eu sur la tête !! Du commerce, des voyages à braver les tempêtes, des combats difficiles, des civilisations lointaines, des courses avec les drakkars adverses, des amitiés profitables qui se nouent et des coups en traître pour dénouer tout ça... Wahou !! Quel jeu !!
"Sköeln regardait son chef, Leif Erikson, d'un oeil admiratif : il avait réussit, sur la route d'une terre inconnue, une Terre Neuve*, a gagner la confiance d'une peuplade sur les côtes de cet empire si fragile qu'est la France!!
Après un échange fructueux de peaux, ils avaient appris qu'un port de la région, plus à l'ouest, avait également reçu la "visite" de fiers vikings... Certainement le clan des danois... Maudits soient-ils, ils attaquent toujours sans réfléchir, pillent et vi... Enfin, tout le reste, quoi !!
box.jpgLeif avait médité, et, consultant les runes, il avait retrouvé son sourire : ces danois ne l'emporteraient pas au Valhalla, une tempête les attendait... Héhéhé, à vouloir trop boire d'hydromel, on s'y noie...
Sköeln évita un coup de pioche, ce qui le ramena de suite à la réalité. Ces paysans... Mais que croyaient-ils ? Ils avaient commercé ensemble, mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne méritaient pas de découvrir la grandeur de notre civilisation ! "Allez, quoi... laissez-vous faire, ça fera moins mal !" hurla Sköeln, riant et tranchant, alors que le port, derrière lui, finissait de s'embraser!!
Hissez haut, fiers marins, demain, nous reprenons la mer, et gare aux danois!!"
*Historique : Leif Erickson, chef viking, découvrit Terre Neuve en l'an 1000. On retrouve également des pièces vikings dans les tombes indiennes, et inversement, des buddhas de jade dans des tombes vikings... Etonnant!!... sauf quand on a joué à Invasions!
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