L'Antre-Mondes

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AGONE - LES TOURMENTS

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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:38

Une histoire à 4 mains droites ! :lol!:

Code couleur
Poup
Mélancoline
Master of Edgerunners
Jorie

Enjoy !


Dernière édition par le Dim 9 Sep - 17:53, édité 2 fois
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:39

Encore une nuit pluvieuse. Un de ces temps où rien ne bouge, ou tout semble mort ; dans l’attente d’un renouveau.
La pluie tombe. Usant de toutes choses à sa portée, elle joue d’une mélodie lente, somnolente et paisible. Elle est abondante et douce, chacune des perles du ciel touchant feuillage et terre comme un amant la peau de sa compagne. Par moments, la foudre illumine tout et le tonnerre gronde comme pour nous rappeler que se sont aussi des larmes qui tombent. Cette louve le sait bien, blottie dans un épais fourré d’If elle attend, couvant ses petits et hurlant de temps à autre la peine qu’exprime ce premier jour de l’automne.
Un bruit étrange mets ses sens en éveil et la plonge dans le mutisme ; un silence naturel et protecteur. Elle se recroqueville se dissimule encore ; ne pas être découvert ; car non loin les pas des hommes se rapprochent.
Leurs pieds sur le gravier et les flaques boueuses résonnent dans la forêt ; ils sont pressés. La louve s’en étonne, habituellement cette race se met à l’abri des larmes du ciel ou avance lentement. Ici, loin de tout la précipitation ne sert à rien. La curiosité la pousse à regarder à travers les branches non sans d’abord avoir vérifié que ses petits dormaient paisiblement.

Malgré la chute de l’eau, la visibilité est bonne et loin en dessous dans le vallon, derrière les grands pins se meut un étrange cortége.

Le premier de cette équipée ressemble à un de ses étranges rôdeurs qu’elle déteste et craint. Grand pour sa race, mince et habillé de couleurs sombres et dissimulé dans son manteau et sa capuche il avance en tête du convoie. Ces cheveux noirs sont collés sur son visage qui reste avenant malgré la fatigue et la saleté du voyage. Elle voit le brillant du métal des hommes, elle frissonne ; « Ce sont des donneurs de mort »
Elle cherche à s’enfoncer dans les ombres quand elle aperçoit le deuxième bipède, et elle se rassure : Elle sait qu’ils sont gentils et aiment les animaux. Moitié moins grand que le premier son bonnet typique ne laisse aucun doute sur son espèce. Elle s’inquiète quand il tombe dans la boue et se met en colère quand elle voit son compagnon le relever sans ménagement et aucune excuse.
Un cheval marche derrière eux, grand….appétissant. En amazone sont assises deux personnes et des bagages pendent de chaque côtés. Devant ce tiens une enfant ; non pas une enfant mais une sorte de vieille dame toute petite voûtée et encapuchonnée ; d’étranges ailes dans son dos. La deuxième est une jeune femme, jolie dans son long manteau blanc, un arc à son épaule. La louve n’aime pas les arcs, ce sont des armes rapides et mortelles. Un dernier ferme la marche, aussi grand que le premier il est par contre plus imposant et semble plus fort. Au vue de son visage et de ses étranges marques elle reconnaît l’être comme étant un ogre. Arnaché tout comme en guerre un bouclier poli dans le dos et une grande épée scintillante au côté il avance tout en surveillant l’arrière et les côtés.

La louve entend alors d’autres pas pressés et aperçois des lumières plus loin dans la forêt ainsi que des cris. Voilà la raison de cette marche précipitée. Pour une fois elle n’est pas la proie des hommes. Ils se choisissent souvent leurs congénères pour cible pour des raisons qui lui échappe totalement.

Les poursuivants se rapprochent, les torches dégagent une fumée noire. L’eau de pluie au contact des flammes explose en petites étincelles.
Les chasseurs urent vite fait de rattraper la troupe et de l’encercler. Les fugitifs se resserrent et sortent leurs armes.
Les hommes qui les entourent sont sales, couvert de fourrures et de vieux cuir, des haches et de vieilles épées pour crocs.
Ils attaquent ; le premier tombe une flèche en plein cœur tirée par la femme. Deux autres croulent sous l’épée de l’ogre. Un autre encor se voit les jambes tailladées par les lames du lutin.
Le grand homme joue d’une hallebarde pour tenir écarté les agresseurs, sur son épaule danse un petit être de lumière.
Bientôt une dizaine des assaillants sont à terre. Cinq autres tente une nouvelle attaque et le résultat est similaire à la première sauf pour un pauvre bougre qui, touché à la poitrine par la grand homme se consume dans un hurlement de douleur pour finir en cendre.
Ceux qui restent finissent par prendre leurs jambes à leur cou.
Le groupe se réunit, s’affaire et reprend la route.

La louve sort et s’approche des cadavres, elle renifle, regarde dans la direction des voyageurs.

Dans le lointain, derrière eux, les compagnons entendent le hurlement d’un loup.
Certain se retournent, d’autres se regardent mais ce qui est sur, c’est que dans leurs yeux ; il n’y a pas de joie….
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:40

A peine descendue de cheval, Ambre se précipite vers la Fée noire, sa grande cape blanche virevoltant sous les bourrasques de vent.
- Dame Mélancoline ! Vous n’avez rien ?
Un sourire éclaire le visage ridé de la frêle fée.
- Ne vous inquiétez pas tant, ma jeune amie ! Ce ne sont pas quelques voleurs qui vont m’effrayer !
Son sourire se fait malicieux à mesure qu’elle dévisage leurs trois compagnons. Qudézéppées l’ogre nettoie méticuleusement son épée tâchée de sang sous l’œil ébahi d’ Erenstil le lutin. L’énigmatique Gaelin quant à lui est occupé à fouiller les cadavres.
- Et avec d’aussi vaillants et fougueux compagnons, il est certain que nous n’avons rien à craindre !
La jeune femme lui rend son sourire, tout en rabattant sa cape sur ses longs cheveux bruns pour mieux se protéger de la pluie. Elle fouille quelques instants dans sa besace, en tire une fiole en verre remplie d’un liquide ambré qu’elle pose dans les mains glacées de son aînée..
- Tenez, buvez ceci, cela vous aidera à lutter contre le froid.
Mélancoline débouche le flacon et hume son contenu. Aussitôt, un peu de rose vient colorer ses joues transies par le froid
- Hummm…. Y aurait-il là dedans quelque liqueur pour réchauffer mes vieux os ?
Sans répondre, Ambre lui envoie un clin d’œil puis s’éloigne.

Un peu plus loin, Qudézéppées et Erenstil s’affairent à dissimuler les cadavres. Tourné vers la forêt, Gaelin fait le guet, attentif au moindre bruit. Ambre s‘approche, hésite, puis finalement ose interrompre le guetteur dans sa tâche.
- Gaelin…
- Ma dame ?
- Merci d’avoir retendu la corde de mon arc...
- Je vous en prie… Vous êtes beaucoup plus efficace désormais !
Ambre rougit, bafouille, s’apprête à répondre quand la voix de Qudézéppées, dure et rocailleuse, s’élève.
- Allons, hâtons-nous, mettons-nous en marche ! Il nous faut atteindre le village avant la fin de la nuit !

Comme pour faire écho à ses paroles, le hurlement d’un loup s’élève dans l’obscurité pluvieuse de la forêt…

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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:42

Mon coeur se serre à ce chant sinistre, il fait échos à ma peine et à ma peur. Il m'est pourtant bien familier... Mais cette nuit, aucun d'entre nous ne pourra se laisser à la mélancolie.
Quelle délice! cette liqueur devrait être élevée au titre de Merveille, Ambre fait de son travail un véritable art. Puissons nous encore en boire un jour.
On y voit si peu...Et tellement de vies attendent de nous...Etait-ce une bonne idée de donner à chacun une partie de cet étrange instrument ? L'aube nous le dira.
Je resserre les pans de mon manteau trempé, une maigre protection, mais le bois du délicat objet n'a pas souffert, les douces courbes de son corps font échos au mien, j'en carresse quelques cordes.
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:43

« Je pense qu’il serait bon de hâter le pas ; j’aimerais mettre le plus de distance entre nous et cette région !
- Gaëlin aurait il peur de ces pauvres paysans ?
- Nullement, ce sont justement seulement des paysans et je ne prend aucun plaisir à me battre face à eux, vous si peut être le grand et terrible guerrier Ogre !?
- Allons allons, ne commencez pas à vous disputer ; cela n’apporte que de la fatigue supplémentaire ; Gaëlin à raison, continuons !
- La sagesse de dame Mélancoline n’est plus à faire, je me plis à votre aval ! Et vous l’Ogre ?
- Groumff !
- Bien alors continuons ! Il reste bien 10 lieux avant le plus proche abri. Suivons le même ordre de marche que tout à l’heure. »

Et la troupe se remet en marche, la pluie tombe de plus en plus fort. Le début du parcours est assez facile mais à mi chemin ils arrivent devant le premier obstacle. La jolie plaine qu’ils avaient vue avant n’est maintenant plus qu’un gros bourbier. Le sol est devenu mou et collant et bien un mètre d’eau recouvre tout le paysage.

« Il faut passer maintenant, avant que le niveau ne monte encore et que nous soyons coincés de ce côté !
- Bien ! Mais nous n’avons qu’un cheval ? Cela sera dur pour vous !
- Pas pour moi ! L’Ogre accompagne ses mots d’un coup de poing sur la poitrine.
- Cela devrez aller, il n’y a pas encore de courant »
Et « l’homme » entre dans l’eau. Celle-ci lui vient jusqu’à la taille ; pour avancer plus aisément il utilise sa hallebarde comme d’un bâton de marche. Juste derrière arrive le lutin, il entre plein de conviction dans le liquide boueux au fond instable mais vite il avance lentement, pour lui l’eau atteint quasiment ses épaules.
Le cheval avance difficilement mais suis le rythme imposé par le guide ; quand au dernier, il n’y a pas à sans soucier, il s’amuse à montrer que pour lui ce n’est même pas un échauffement.
Arrivé au milieu lu « lac » l’eau se fait encore plus haute ; le lutin qui ne disait rien n’en peut vraiment plus.
« Gaëlin ! Crie Ambre ; ne vaudrait il pas mieux qu’il monte avec nous sur le cheval ?
- Votre monture n’en peut déjà plus, un poids supplémentaire risque de la fatiguer de trop »
Il regarde le lutin, l’eau atteint son menton.
« -C’est toujours pareil, les lutins ne sont que des gêneurs ! Les piques de l’Ogre font sortir des flammes des yeux du Lutin, il se retourne et part le menton haut et plein de rage de réussir.
Il avance mais au bout de quelques mètres disparaît dans l’eau. Gaëlin le rattrape.
« Comme ça, vous nous ralentissez jeune lutin !
- Je suis désolé !
-Bon ! Accrochez vous bien ! »
Et d’une main l’homme le met sur son dos. Erenstil met ses mains autour du cou de son porteur et ses jambes à la taille de celui-ci ; Et le cortége repart.

Au bout d’une bonne heure, ils atteignent enfin l’autre rive.
« Encore une lieu et il y a une grotte, nous pourrons nous y reposer et attendre la fin de la pluie »
….
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:43

Cela fait maintenant une demie-heure qu'ils s'échinent à traverser. L'attente pour Herluis est une vraie souffrance mais le maître a été clair, les corps doivent lui être amenés ainsi que l'équipement que transporte cette compagnie.
Ses hommes sont bien cachés et les deux archers sont suffisamment loin et à couvert pour assurer un soutien efficace. Tous semblent impatient d'attaquer, l'attente à été si longue ces deux derniers jours que même l'ogre semble devenu une distraction bienvenue. Mais avec autant de mages en face, la prudence était de mise.
Aujourd'hui, les quatres hommes d'armes et les deux archers ont l'effet de surprise et dans le pire des cas, il a préparé son chevalet sur lequel son danseur patiente dans une position inconfortable. Un avant goût de ce qui l'attend...
Alors que la pluie semble décidée à se calmer, il donne le signal de l'assaut et quitte la scène du futur combat
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:44

Un éclair déchire le ciel , illuminant de milles feux ce noir manteau comme autant de danseurs traversant la voute céleste.
Le cheval fait une ambardée , manquant de renverser son équipage...
Le grondement fait suite , le sol tremble comme sous les pas d'un géant.
"Par le plus grand sort ! C'est cuit que nous allons terminer! Je vous conseille d'éviter les plus grand arbres , la roche à crépiter, les grands gaillards ferrés de la tête jusqu'au pieds..."
"Par pitié dame Mélancoline , un seul fardeau me suffit!"
"Mon petit Gaélin il devrait voler tout comme moi , cela vous soulagerai, et hop! Voyez un peu de hauteur et moins de lenteur!"
-Nouvelle éclair- Mélancoline est comme figée dans le ciel.
"Vite, attraper la, elle s'est fait foudroyer!"
"Non , j'aurais préféré celà, Ambre, à ceux qui nous arrivent..." Dit-elle en pointant son doigt droit devant-elle
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:45

Gaëlin suis le geste de la fée noire, et il les voit ; ils sont quatre à foncer sur le groupe. Il lance le lutin dans un fourré tout proche, sa capacité à se fondre dans la nature le rendra plus dangereux pour ces assaillants.
En sortant sa hallebarde il évite de justesse une flèche qui vient traverser son manteau.
« Des archers ! Rester sur vos gardes, on avance pas ! Erenstil tu as compris quel est ta mission !
-Sur ! »
Ambre fait reculer le cheval ; deux hommes arrivent sur moi, la hallebarde danse et mon danseur aussi. L’allonge de l’arme me laisse tranquille face à eux mais pas des flèches ; une autre frôle ma tempe, le sang jailli. Le coup me fait hésiter, ils en profitent. Le premier me rate passant derrière moi, le deuxième abat son épée mais elle passe prés de ma hanche.
Mon danseur a fini sa danse, dans ma main je sens la chaleur destructrice du pouvoir, je profite que le deuxième est déséquilibré par son attaque et proche de moi. D’un geste rapide ma paume se pose sur son torse. Il me regarde l’air étonné par se geste avant de comprendre ; tout son corps le brûle et son torse commence à se consumer. Il hurle, avant de tomber sur le sol, inanimé le pouvoir finissant de le transformer en tas de cendre.
Mais cette action me laisse sans défense face à celui qui se trouve derrière moi, et déjà je sens la lame s’abaisser sur mon dos…
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Message par Invité Ven 7 Sep - 6:46

Un nouvel éclair couvre le bruit mat d'un bouclier ogre qui vient de contrer une lame. Le visage couturé de Qu'dézéppées esquisse un sourire tandis qu'il plonge son épée dans le corps de l'assaillant qui espérait surprendre Gaelin. Côte à côte, les combatants font face à deux nouveaux assaillants, tout en évitant une nouvelle volée de flèches.
A l'arrière, Ambre a commencé le rituel permettant de faire apparaître un bouclier protecteur, tandis que Mélancoline observe attentivement la scène en fronçant les sourcils.
- Il est là !
Au loin, Ambre devine plutôt qu'elle ne voit Erenstil s'élancer depuis les rochers sur un des archers qui les prend pour cible...
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:55

Depuis son poste d'observation, herlius n'en perd pas une miette. Comme son maître le lui avait dit, cette compagnie mérite qu'on s'y attarde et les sous estimer est une preuve de faiblesse. La situation était pourtant à l'avantage de ses hommes mais ces cinqs inspirés semblent être toujours dans l'attente du pire.

Sur son chevalet, le danseur se débat, comme a son habitude, herlius lui projette les images horrible de ce qui va lui arriver. Le stress aidant, il n'en n'est que meilleur. Le scalpel à la main, il commence à lui entailler la poitrine, siffisamment pour rouvrir d'ancienne blessure. La douleur, comme prévu, projette ses gerbes d'étincelle vers le ciel... Heureusement qu'il pleut...
Rapidement, elles ont rejoint les nuages et font maintenant corps avec eux. La pluie se teinte d'un jaune pisseux, l'acide commence à faire son effet. Tout autour des inspirés, la nature se flétrie. Ils sont juste au bon endroit. Tous les quatres se tordent de douleur, ses hommes ont compris et rabattent rapidement leurs capes sur leurs têtes, les dommages seront minimes en ce qui les concernent, les archers projettent une nouvelle volée de flèches. Ambre est touchée à la poitrine. Le danseur, fauché par la douleur de sa maîtresse, n'a pas l'opportunité de finir sa danse.
Le cheval s'écroule mort...
Erenstil a le temps de porter son attaque au moment où il est touché par la pluie acide. Un des deux assaillants s'effondre mort tandis que l'autre, dans un geste de parade désespéré le percute du plat de sa lame. Le lutin finit inconscient sur le sol...
Le sort de pluie acide cesse enfin...
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:56

La lame de l’ogre a parfaitement stoppée celle qui devait m’atteindre.
En un mouvement rapide et une esquive nous nous repositionnons en défense.
La pluie qui tombe est devenue bizarre ; sa couleur, son odeur. Les mains qui picotaient, brûlent maintenant.
« Une pluie acide !? »
D’instinct Gaëlin se protége dans sa cape, mais ses mains brûlées ont du mal à tenir son arme.
Une volée de flèche tombe, il l’évite. Il jette un œil a son équipe ; l’ogre dont le visage n’est pas protégé semble souffrir atrocement, la fée noire « bat de l’aile » et Ambre …
« Ambre ! » Une flèche l’a atteinte en pleine poitrine, la faisant tomber au sol.
Gaëlin s’approche, elle est inconsciente, peut être morte !?
La pluie s’arrête ; les hommes reviennent à la charge.
Gaëlin est immobile ; autour de lui les amis blessés, mort ? La colère d’avoir été surpris et l’impuissance dont il a fait preuve à les protéger décuple ses forces et la rage guide son bras dans l’attaque. En un mouvement circulaire d’une formidable puissance il fait jaillir sa hallebarde qui tranche alors un des assaillants en deux et vient se planter dans le crâne d’un second. Le troisième reste figé par la scène ; surpris et effrayé par le spectacle, car devant lui, ce n’est plus un homme qui lui fait face, mais un monstre écaillé et aux pupilles allongées.
Cette hésitation signe sa fin ; en un geste brutal, « gaëlin ? » arrache son arme du crâne et l’écrase sur ce troisième ouvrant une plaie profonde et mortelle mais brisant par la même sa hallebarde.
D’autres flèches ; une le frappe à l’épaule et une autre au bras ; il titube, recule. Il n’y a pas d’autres solutions. En trois enjambées et avec ses dernières forces il court au fleuve maintenant bruyant et mouvementé. Dans son trajet il attrape la fée noire de son bras valide et saute à l’eau qui les emporte sans ménagement.
Le "Fleuve éphémère" n’en est qu’au balbutiement de sa colère.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:56

L'eau claire et limpide s'écoulait lentement entre ses doigts. Athélas en but une gorgée, qui après des heures de marche harrasante lui paru délicieuse. Elle se redressa, ramenant derrière ses oreilles ses boucles châtain, et admira le paysage qui l'entourait. Sur sa gauche, la cascade achevait brutalement sa course dans des trombes d'eau et un grondement de tonerre. Au loin derrière, les nuages étaient sombres, témoins d'un violent orage qui devait sévir sur l'autre versant de la montagne. Ici cependant, tout était paisible. A droite, le fleuve reprenait son cours, et la montagne se faisait moins escarpée. Athélas parcouru du regard le massif, évaluant la distance parcourue, estimant celle qu'il lui restait à faire. Soupirant devant la conclusion de ses réflexions, elle s'assit sur la grève, puis s'allongea, pensive, les mains sur la nuque, mâchouillant un brin d'herbe. Les rayons du soleil réchauffaient sa peau, invitation déraisonnable mais ô combien tentante à la sieste...

Un hennissement la sortit de la torpeur dans laquelle elle avait sombré depuis quelques minutes, et Athélas eut l'impression d'émerger au milieu d'une nuit de sommeil. Elle se reprit instantanément cependant, la main aussitôt sur la garde de son sabre, à moitié redressée.
Un nouvel hennissement, sur sa gauche, et son cheval surgit au galop, une lueur affolée dans le regard. Athélas s'aisit promptement sa bride pour arrêter le cheval, tout en observant l'amas de rochers derrière lesquels ce dernier est allé fureter. Rien.

- Hola ! Qui va là ?!

Pas de réponse, mais ce qui la décontenançait le plus c'est que les oiseaux continuaient à chanter, comme si il n'y avait aucun danger. Attachant son cheval à un arbuste, elle s'approcha prudemment, sabre à la main.

Tout d'abord elle ne vit rien. Puis, elle distingua sans la comprendre une forme humanoïde et reptiléenne, tenant fermement sous son bras une petite chose noire aux contours indéfinis. Elle s'approcha de la créature, qu'elle avait fini par identifier comme étant un draconien. Blessé, sa vie ne tenait plus qu'à un souffle. Stupéfaite, Athélas reconnu alors, coincé contre le corps écailleux, le corps immobile et fatigué d'une fée noire.

- Ce monstre l'a probablement enlevée !

Elle dégagea promptement le corps de Mélancoline, se pencha dessus. La fée noire était à l'article de la mort, obligeant Athélas à user rapidement de sa magie jorniste. Une gerbe d'étincelle, et les chairs furent réparées, les os ressoudés. Athélas reposa délicatement le corps apaisé de Mélancoline pour se tourner vers le draconien.

- Monstre !

Sabre à la main, elle se pencha sur la gorge écailleuse, prête à trancher cle dernier souffle quasi imperceptible de cette abomination...
Un cri faible, rocailleux, perclu de toux, l'arrêta

- Attendez !

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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:56

Par toutes les Méduses! Non! ...Votre coeur...C'est avec votre coeur qu'il vous faut voir...
Moi je l' écoute depuis si longtemps...( haletante Mélancoline essaie de se lever ) Il m'est si familier dans son amitié et si étranger dans son combat.
Je lui doit la vie , c'est mon ami...
Mais à vous aussi , je vous suis redevable et je ne vous permettrai pas de le tuer, pour l'instant.
-un crépitements se fait entendre , une gerbe de lumière illumine sa main repliée sous sa cape ensanglantée-
le visage de ce petit être rabougri se déride, un grand sourire apparait.
Mais ni toi ni moi n'auront cette envie là aujourd'hui ma belle, le violon s'est réveillé grâce à son sang , ce que nous voulions éviter, s'est réaliser sans le savoir, quelle ironie!
Nous aurons besoin de lui, il me faut secourir mes autres amis avant qu'il ne soit trop tard. Aidez-moi !!!
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:57

…La mort ?! Non pas…c’est autre chose, mais quoi ? Il fait si noir ; il fait si froid mais un vent tiède et léger vient, et les paupières s’ouvrent.
Les pupilles sont si dilatés qu’elles semblent rondes, la lumière en est douloureuse ; très vite elles reprennent leur forme allongée.
Je suis debout, et seul.
Rien autour de moi, rien si ce n’est une étendue plane jusqu’à l’horizon. Pas un arbre, pas une herbe, pourtant le sol est recouvert de feuilles mortes aux couleurs chatoyantes. Le ciel est uniformément nuageux, aucune éclaircie, comme le crépuscule.
Je regarde les nuages qui semblent morts eux aussi, immobiles et sans larmes ; deux zones mortes ; et je suis entre elles.
Que faire ? Je fais un pas. Les feuilles bruissent. Je regarde mon corps, il est intact mais nu. Rien, pas un seul talisman, pas une étoffe, rien que mes écailles dont les couleurs jumelles celle du feuillage.
J’avance encore, mais je me retourne. Où aller ? Il n’y a ni sud ni nord, ni est ni ouest ; aucun repaire. J’ai ouvert les yeux dans cette direction, j’irai donc.

Les jours semblent s’écouler, pourtant le ciel ne change pas. Au loin, j’aperçois enfin quelque chose ; une masse au dessus du sol, droite, grande. J’avance à grands pas…je cours, je me rapproche et je vois.
Il est de dos, c’est un draconien, de même taille que moi, de la même couleur d’écailles mais plus massif et plus âgé aussi. Ses écailles dorsales et faciales sont grandes, elles lui confèrent l’apparence d’un roi. Son odeur m’est familière.
Je m’approche, je tends une main pour le toucher. Il se retourne doucement, silencieusement. Il est habillé à la mode drakonique, couvert des attributs des chefs, pourtant je ne connais pas tous ces emblèmes et ces tatouages.
Son visage massif présente des yeux d’or, magnifique, qui imposent le respect mais qui n’expriment que de la tristesse.
Il me regarde enfin, quelque chose change, comme une joie qui née du cœur ; il lève une main pour me toucher le visage mais s’arrête. Au loin j’entend une musique ; un violon !
Le draconien se terni alors petit à petit pour n’être bientôt qu’une ombre qui s’évapore alors en une spirale de fumée. La musique se tait.
Je reprends ma marche solitaire, aussi longue que la première. Je vois une autre forme, plus petite. Je m’approche, c’est une femme, une humaine. Elle est assise sur une pierre plate, se tenant par une main, le visage contre l’épaule. Une longue robe beige brodée de fleurs en vert et or couvre son corps fin. De longs cheveux noirs attachés avec de fines branches automnales entourent un visage élégant et délicat aux yeux gris emplis de larmes.
Je m’agenouille, je prends sa main qui reposait sur son ventre ; sa chaleur m’est familière. Elle me regarde, des sentiments confus et contradictoires s’expriment sur son visage, et ses larmes coulent.
La même musique et le corps disparaît comme avant.

La marche encore. Cette fois une forme immense. Un dragon, grand, rouge et plein d’une chaleur douce et aimante.
Il sort de son sommeil ; sa tête immense me surplombe, ses yeux flamboyant me scrutent, impassibles. Je le touche, toujours cette sensation de déjà vécu.
La musique, la disparition.

La quatrième forme est en fait un groupe. Je les connais, mon maître, le seul que j’ai jamais vénéré « S’synmeros » et mes compagnons, mes frères « S’suroos, Drossyrss et Fyrsseers »
Je suis si heureux, si surpris, je cours je les appels mais avant le contact, la musique les emmène.
La douleur emplie mon cœur, mais je continu ayant à peine remarqué que j’étais maintenant vêtu de mes habits draconien.
Sur la route je ne rencontre alors que des cadavres. Humains, saisonnins et autres. J’en reconnaît certain et je suis dégoûté. Plus loin, une lumière, la première, petite, mais belle et encourageante. Je m’approche, un danseur. Non ! Mon danseur « S’sassyn ».
Il danse lentement, la musique se fait entendre. Il suit son rythme. Je crains de le voir disparaître, mais il reste là. Je tends la main et il saute dans la paume. A cet instant mon corps se vêt de mes vêtements humains et mon corps prend apparence humaine et comme à son habitude, mon danseur disparaît dans ma capuche, mais reste présent.
Avec un peu de baume au cœur, je continu la route que je me suis tracé et je les vois, eux.
Mélancoline, l’ogre, Ambre et Erenstil assis autour d’un feu. Ils parlent, même si aucun son ne sort. Dois je les rejoindre, m’asseoir ?
Il s’arrête de discuter, leurs visages se tournent vers moi, ils me regardent, inexpressifs. Ambre est si pâle, comme une morte. Morte !? L’attaque, elle a était blessée, je veux m’approcher, lui dire de faire attention, la musique raisonne alors à nouveau. Des larmes de sang coulent de son visage, je me précipite mais elle tombe à la renverse dans les feuilles disparaissant dans une gerbe rouge et ocre.
Je me tourne vers mes compagnons ; j’ai le cœur serré au point de se déchirer, les larmes montent à mes yeux. La musique est de plus en plus forte mais de plus en plus belle.
Je m’approche du lutin, il connaît les plantes, peut être pourra t’il aider Ambre. Mais quand je le touche son corps se couvre de marques comme l’écorce d’un arbre que l’on frapperai à coups de haches, il saigne et pousse des cris de douleurs. Je recule d’effroi et il disparaît comme notre herboriste. La masse de l’ogre à côté se meut légèrement avant de s’effondrer. Je le retourne pour l’aider mais je ne distingue plus rien d’autre qu’une forme qui se liquéfie. Je regarde mes mains, c’est du sang ; tout son corps n’est devenu qu’une marre de sang !
Je reste prostré, les mains toujours levées je supplie la fée noire de m’aider mais elle reste immobile et devient pierre avant de tomber en poussière.
Il n’y a plus rien, plus de feu, plus de feuilles, plus de ciel. Mon âme s’enfonce dans les ténèbres accompagnée par cette musique étrange.
L’incompréhension et la douleur prennent possession de moi, je revois ce draconien, puis cette femme ; le grand dragon ; tout ceux que j’ai croisé sans savoir quoi faire.
Les larmes tombent de mes joues, mais, au lieu de s’écraser sur ma jambe, elles restent en suspension. Elles remontent alors lentement, les reflets qu’elles projettent sont comme des réponses au son du lointain violon. S’sassyn sort alors de sa cachette. Il descend le long de mon bras au niveau des larmes flottantes. Il s’approche et pose un pied sur la première. Une note cristalline résonne. Il monte dessus, les larmes s’élèvent au niveau de mon visage et le danseur suit alors le violon et chacun de ses gestes sont le complément de la mélodie, l’eau scintille sous ses pas. J’entends alors vraiment la musique, chaque note, chaque octave, le plus léger frottement de l’archet sur les cordes ; et c’est fantastique.
Enfin je comprends, mes larmes sont comme une partition, S’sassyn ne suit pas la mélodie, il là reproduit pour que je n’en perde pas une note. Devant moi, les feuilles reparaissent, traçant un chemin droit en direction de l’instrument. Je l’empreinte en suivant le danseur parti en avant toujours à jouer sur mes larmes.
Je le vois enfin cet instrument, il est seul, en apesanteur, l’archet frottant ses cordes. C’est le même que nous avons récupéré.
Mon danseur commence à tourner autour les larmes formant un collier lumineux qui éclaire l’instrument et celui qui en joue.
Oui, il y a bien un ; non, une joueuse. Seule, qui avec le violon exprime tout son cœur. Une femme belle, inoubliable, à la longue chevelure rousse, la peau pâle avec de légère taches de rousseurs, une robe rouge couverte de feuilles multicolores.
Je la regarde et je comprends. Elle cherche, elle cherche la mélodie, elle est incomplète.
Elle s’arrête alors, baisse le violon et me regarde.
« Il faut trouver la fin…je l’ai oublié…on me la faite oublié ; mais c’est la seule musique qui peut sauver le cœur meurtri ; qui peut sauver ton passé, ton présent et ton avenir. Cherche là, cherchez là ; jouez là et sauvez ceux qui on le droit de l’être.
Le violon est éveillé, il t’est lié désormais mon descendant, uses en, mais toujours et seulement au crépuscule quand le soleil est rouge, lorsque c’est mon heure. Certain peuvent vous aider, d’autres ne le voudrons pas. Certains seront contre vous, mais toujours regardez sous le masque pour révéler la vérité. Reliez les saisons avec la symphonie. »
Elle se tait, et tout autour de moi commence à s’écrouler, elle s’éloigne, comme si elle se trouvait sur une barque offerte à la rapidité de l’eau.
« Ma dame non ! Ne partez pas ! »

Alors je voies les merveilles du monde, les joies, les plaisirs, les peines et les douleurs ; et l’horreur et la mort. Et je tombe, les larmes me suivent.

Le noir.
Puis une voie tremblotante qui se fait entendre, lointaine mais proche à la fois. Un voie que je connais bien, celle de la fée noire.
« Pourquoi pleures tu, étrange ami d’automne ? »
Et je lui réponds.
« Parce que j’ai vu ma dame, que je n’ai pu la consoler. Parce que j’ai entrevu le monde, et que j’ai peur d’échouer à le sauver des ténèbres qui le dévore… »
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:58

Pleure, tu peux pleurer encore... Et ce monde que tu chéris tant, la douce mélodie qui se joue dans ton coeur a le goût parfait de la mort et la couleur de ton crépuscule... Je ne suis plus que mélancolie et celà me fait horreur car juste le nom me suffit .
Une insidieuse langueur viendra bientôt coucher toutes les vies de ce monde, et le violon se nourrie du sang de ton espèce afin de ramener ta dame malgré elle ici. Dommage non ? Celà aurait pu régler quelques problèmes, mais quelle aubaine pour notre Ennemie.
Fillette ! - tiens, je vous connait - Il vous répugne, dites-vous que c'est un effet de magie, nu il fait normalement un autre effet...
La mélodie ne pourra être jouée qu'avec l'archet qu'Erenstil possède, peut être encore , et à la condition d'arriver à temps au village.
User de vos bon soins sur lui maintenant ! Puiser dans ce qu' il vous reste de force !
Le souffle délicat d'une brise épicée joue dans la chevelure d' Athélas , les arbres se sont vêtus de leur habit d'or rouge . L'air se fait plus glaçé .
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:58

La scène du combat est maintenant plus nette. Le draconien et la fée noire sont en fuite, l'ogre est affaibli, le lutin inconscient... Les flèches continuent à pleuvoir.
Herlius est pensif. Que faire maintenant ? Le violon a disparu et le groupe des inspirés vit un moment dramatique, malgré leur promptitude à réagir, ils sont maintenant en situation de faiblesse. La douleur de son danseur le sort de sa réflexion. Il semble suffisamment solide pour endurer encore la magie...
Il faut les séparer, l'ogre semble hésitant, Herlius va pouvoir lui donner une motivation supplémentaire. Sortant de sa poche une lime de charpentier, il se met en devoir de limer les pied du danseur. Les étincelles font rapidement leur apparition. Le nuage d'énegie trouve son chemin jusqu'au corps inanimé de Ambre. A leur contact, celle-ci pousse un long hurlement d'agonie en se redressant et en se cambrant. Elle semble vouloir se briser l'échine tellement les muscles de son dos sont bandés.
Qu'dézépées semblait hésitant, l'inimitié qu'il porte aux lutins a fait le reste. Il se saisit du corps de Ambre et se précipite dans la direction qu'ont emprunté Gaëlin et Mélancoline...

Herlius fait signe aux archers, le lutins est entre leurs mains ainsi que le cheval... Après quelques secondes de fouille, l'archer du violon est entre les mains de Herlius... Le maître lui laissera peut être la vie sauve après tout. De plus, interroger le lutin est une distraction inattendue. Lui et ses hommes disparaissent dans la forêt toute proche. Les chevaux n'ont pas bougés... Trois des chevaux serviront à brouiller les traces dès qu'il auront rejoint un terrain caillouteux...
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:59

Du noir, tout est noir. Au loin, une lumière vient percer l’obscurité… Un battement de cil, et la scène prend tout son sens. Une jeune fille, assise sagement sur son lit. Ses longs cheveux châtains sont nattés, sa robe simple est impeccablement plissée, et un objet brille au bout de sa main tendue, paume vers le ciel. Non, pas un objet… La jeune fille sourit, rit, fait danser sa main au rythme des évolutions de la petite silhouette aérienne qui y virevolte. Alors c’est ça, un danseur ! Une lueur de convoitise s’allume dans les yeux enfantins de la petite espionne. Elle se penche en avant afin de coller au plus près son œil avide au trou de la serrure. Sur le tabouret, ses petits pieds se hissent vers le ciel, lui faisant gagner quelques précieux centimètres, promesse de détails supplémentaires. Soudain, son pied glisse sur la surface trop lisse du tabouret en bois. Déséquilibré, son corps frêle part en avant, et son front vient heurter le bois noueux de la porte, tandis que sous ses pieds le tabouret se dérobe. Affalée par terre, la petite fille retient ses larmes tandis que la douleur de la chute sur ses fesses potelées vient se rajouter à celle de sa bosse sur le front.
Alertée par le bruit, Ambre sort de sa chambre, le danseur perché sur son épaule, et vient toiser sa petite sœur « Un jour, Athélas, ta curiosité te coûtera la vie ! ». Honteuse, confuse, la petite fille ignore la main secoureuse tendue par son aînée mais agrippe violemment ses tresses pour se redresser et, après lui avoir tiré la langue, s’enfuit de toute la vitesse de ses petites jambes vers le fond du couloir.

Du noir, tout est noir. Un battement de cil… Au bout de son bras, la lame du sabre vacille, prolongement de son corps crispé à l’extrême. Ces souvenirs… Aujourd’hui, 15 ans plus tard, après sept années d’itinérance par monts et par vaux, il semblerait que le Destin donne raison à sa sœur aînée. Quelle idée stupide, d’aller regarder derrière ces rochers au lieu de passer son chemin ! Quelle infortune, de tomber sur un draconien et une Fée noire liés par une étrange amitié !
A sa droite, à l’extrémité de son champ de vision, elle devine plus qu’elle ne voit la Fée noire, suspendue à son geste. Celle-ci à commencer à déblatérer d’une voix apaisante un long monologue mais Athélas, concentrée sur le draconien, ne l’écoute pas. Elle tente de maîtriser le tremblement de ses bras tandis que la pointe de sa lame menace la gorge rude et écailleuse. Des gouttelettes de sueur perlent de son front pour venir achever leur course sur l’écorce rugueuse de la peau du reptile.
Une intonation dans la voix de la Fée noire parvient à percer la bulle dans laquelle s’est retranché l’esprit d’Athélas.
- Pourquoi pleures-tu, étrange ami d’automne ?
Alors la jeune fille distingue, au coin des yeux reptiliens, glissant sous les paupières d’écailles, la course délicate d’une larme qui vient se mêler à ses propres goutelettes de sueur. Stupéfaite elle découvre, niché au creux de l’épaule du draconien, un danseur qui s’enhardit et vient jouer avec la perle d’eau qui roule sur le visage de Gaelin. Elle sent son propre danseur, Coriandre, glisser de son épaule, le voit se percher sur son sabre et descendre en virevoltant le long de la lame pour rejoindre son petit compagnon. Le danseur du draconien lève son visage délicat vers les yeux d’Athélas et c’est cela, plus que les paroles de Mélancoline ou les larmes du draconien, qui décide la jeune fille à lancer au loin son arme, avec les forces qui lui restent. Epuisée par la tension nerveuse, effrayée par la décision qu’elle vient de prendre, la guérisseuse se laisse tomber plutôt qu’elle ne s’assoit au côté de l’être qu’elle était l’instant d’auparavant sur le point de tuer.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:59

Je sens la tristesse de mon danseur, et sa douleur. Ma tristesse et ma douleur en faite.
J’ouvre les yeux, mes yeux de reptiles, aussi doré que ceux de celui que j’ai vu. Serait il possible que ce soit lui ? Comment en être sur ? Tout cela n’est peut-être qu’un délire, l’expression de l’inconscient et des sentiments refoulés. Mais cette femme ; ce dragon ; mon maître.
J’ai si mal, au cœur comme au corps.
Je sens la minuscule main de mon danseur sur ma joue, je ressens ses sentiments ; mes sentiments. Je tourne les yeux, je vois sont visage si triste, je n’aime pas cette expression ; mais c’est aussi la mienne.
Je regarde le ciel, l’air est doux encore mais il se rafraîchi vite. La voûte céleste est dégagée de tout mouton, teintée en rouge ; un rouge qui s’assombrit de plus en plus. Juste à la verticale apparaît la première étoile.
Je lève une main.
-Regarde S’sassyn, l’étoile guide, « Elindalë » celle qui annonce la fin du jour, le début de la nuit ; celle qui est toujours la première et la dernière à être vue par les vivants, la reine de toute les autres, la plus belle de toute aussi. Regarde ses rayons comme ils scintillent, la blancheur de sa robe qui éclaire même le néant. La plus belle création des muses au dessus de nous.
Tiens regarde maintenant, voilà sa sœur à côté « Maënilla » la sage et la pure, modeste mais au combien gracieuse.
Les voir m’enchante, elles font naître l’espoir, elles refoulent les pensées sombres et mauvaises.

« L’étoile première viens et emplie le cœur de joie,
Sa sœur arrive et vous fait la sagesse entendre ;
Dans un cœur ouvert à la nature et à l’émoi,
La vie est toujours plus belle et plus tendre. »

Ce quatrain est bien médiocre pour de tels chefs d'oeuvres, mais mon cœur s’allège à leur vue, la paix revient et les pensées sont réorganisées.

Une brise légère fait trembler la nature, une mèche passe devant mes yeux, je regarde de l’autre côté. Elle est là, cette jeune fille dont j’ai entendu la voix, assise à côté de moi, le visage vers le ciel, à regarder les « sœurs ». Elle est jolie, elle semble perdue dans la contemplation des étoiles.
« Tiens ! C’est étrange ! »
Je cherche à me relever, le mouvement me fait cracher du sang, je serre les dents pour ne pas gémir.
Mélancoline accourt. « Je vous en prie, ne bougez pas ! »
La jeune fille à côté sort de sa rêverie, elle recule d’un bond, sur ses gardes. Ses yeux pétillent de méfiance. Elle me plait.
« -Chez nous les draconiens, de part nos capacités de morphisme, nous développons un bon sens de l’observation et nous sommes très physionomiste.
Mes yeux l’observent intensément, elle n’aime pas ça.
-La même chevelure, les mêmes yeux, des mouvements semblables…un petit rictus au menton…une odeur très proche.
Ne seriez vous pas la sœur de Ambre la guérisseuse ? »

La jeune fille reste immobile, sans bouger, des questions naissent au travers de ses yeux.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 17:59

Quand les yeux inquisiteurs de cet étrange draconien se posent sur moi, je ne peux, malgré toute ma volonté, retenir un instinctif mouvement de recul.
Son regard me scrute, m'étudie, me met à nu, me laissant vulnérable ; et je suis désemparée et mortifiée d'être aussi facilement percée à jour.
Qui est-il ? Que sait-il de ma soeur ? D'où la connait-il ? Ma soeur...

Une nouvelle quinte de toux interrompt le flot de questions qui se bousculent dans ma tête. Qui qu'il soit, ce draconien va mal. Je tente de garder la tête froide pour l'étudier d'un oeil clinique : il a perdu du sang, beaucoup trop, et plusieurs plaies profondes courrent sur ses bras et ses flancs... Il a besoin de soins, et vite. A genouillée à côté de lui, la Fée noire s'active avec une tendresse toute maternelle, épongeant son front, veillant à l'installer plus confortablement, attentive à chacun de ses gestes, au moindre de ses mots...

Il tente de me parler, s'interrompt, crache un peu plus de sang... Je l'arrête d'un geste
- Nous parlerons plus tard, cette dame a raison, il vous faut préserver vos forces... Quant à moi, il me faut achever ce que j'ai commencé, car à quoi bon épargner votre vie si c'est pour prolonger votre agonie ?

Surmonttant ma répugnance, je m'approche. Coriandre, électrisé, commence à se mouvoir avec grâce au bout de mes doigts, virevoltant, dansant, créant dans son sillage une nuée d'étincelles. Mes doigts aériens volent de blessure en blessure, effleurant les plaies, et j'achève l'incantation en posant mes deux mains sur la poitrine du reptile. Curieusement, sa peau écailleuse me parait douce et chaude, et non lisse et froide comme je m'y attendais. Je sens la magie de l'emprise s'écouler en lui, refermer ses plaies, ressouder ses os. Toute à la communion avec mon danseur, je ferme les yeux et me laisse étourdir par la danse...

Quand je réouvre les yeux, ce n'est pas un draconien mais un homme que je vois, et un des plus beau spécimen qui plus est, croyez en mon oeil avisé. Il ouvre les yeux et me dévisage. Mes mains de guérisseuse, ayant rempli leur office, répugnent à perdre le contact ave cette peau blanche et douce. A regret, je me recule.

- Eh bien il semble que désormais nous ayons tout le temps de parler...
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:00

J’inspire profondément. Elle est aussi douée que sa sœur, j’en suis certain maintenant ; sa magie à les mêmes résonances que celle de Ambre, même si la sienne est plus violente, moins posée que celle de notre amie.
Je me relève, et en l’accompagnant d’une révérence je lui présente mes respects.

« Je ne connais pas de formules suffisantes pour vous exprimer mes remerciements, gente demoiselle. Vous êtes bien la première qui ait décidé de me soigner en ayant la vérité face à elle.
La seule chose que je puisse faire, c’est me présenter en les formes d’usage.
Tel que vous me voyez maintenant, Pour mes compagnons et les autres je me nomme Gaëlin ; pour la forme Précédente, et la voie de l’homme change, étrangement sifflante, c’est S’sasgoassa. Mais je vous épargne la prononciation du second, bien que ce soit celui que l’on m’ait donné. Mon premier, me convient et me plaît, c’est plus à ma convenance bien sur, puisqu’il est de mon fait.
Permettez moi également de vous présenter dame Mélancoline, Ô combien grande, non par la taille, mais par l’intelligence et la sagesse, représentante des saisonnins de l’Hiver.
Aurons nous l’honneur et la joie de connaître votre prénom. Car bien que Ambre soit fille sage et conviviale ; jamais elle ne nous avait mentionné votre existence ; car vous êtes bien sa sœur n’est ce pas ; le contraire me troublerait et me ferait douter de mes capacités sensoriels et de mon empathie. »
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:00

Grand nigaud ! Même si cette damoiselle se présente tu seras malgré tout troublé. Vous avez mon éternelle reconnaissance pour ce vous venez de faire , mais il faut nous hâter je craint pour la vie de nos autres compagnons.
-Dans une envolée bruissante, Mélancoline s'éloigne, semble s' arrêter, prend un peu plus de hauteur, et les rejoint rapidement-
La situation est catastrophique ! Ils ont pris Erenstil, et donc l'archet, ainsi que nos chevaux.Gaélin, Qudézépées arrive avec Ambre... Elle est ... (la fée noire se tourne vers Athélas) Mon petit, il va vous falloir encore beaucoup de courage...Nous avons besoin d'aide ainsi que de prévenir les autres mages, une monture, oui... Une autre monture...
Un petit être diaphane apparait d'entre les plis de sa cape et commence dans une pluie d'étincelles un ballet aérien.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:01

Je suis du doigt la direction indiquée par Mélancoline, juste à temps pour voir s ‘élever une gerbe d’éclaboussures. Une silhouette imposante émerge des flots, celle d’un immense ogre au visage couturé de cicatrices. Il porte dans ses bras… Malgré les années, malgré son état, je reconnais immédiatement le corps inanimé de ma sœur.
- Mélancoline ! C’est terrible !
gémit l’ogre en déposant délicatement à terre son précieux fardeau.
La fée noire se précipite. Incapable du moindre geste, je la vois se pencher sur ma sœur pour tenter de percevoir son souffle, et se redresser dans un battement d’ailes.
- Elle vit ! Jeune demoiselle, nous avons besoin de vos soins !
Il me faut quelques secondes pour entendre et réagir à cet appel – jamais je n’avais imaginé que cette rencontre, que j’avais tâché de provoquer, se produirait sous de pareils auspices – mais arrivée au chevet de ma sœur je retrouve toute ma lucidité. Je détaille son corps meurtri : elle est pâle, exsangue, et plus frêle que dans mes souvenirs. Sa peau est criblée d’atroces brûlures et, plus grave, une flèche transperce sa poitrine, perforant au passage au moins un poumon.
- Par les Abysses ! Qui a pu vous mettre tous dans un tel état !
Je regarde un à un les compagnons de ma sœur qui gardent un silence obstiné.
Je sens sur mon épaule la présence de mon Danseur qui, épuisé par ses efforts précédents, dodeline de la tête.
- Allez Coriandre, on a encore besoin de nos services, dis-je autant pour me donner du courage que pour en insuffler à mon Danseur.
Je perçois vaguement des effluves de magie dans mon dos ; la mystérieuse Fée noire est à l’œuvre. J’entends l’ogre évoquer un « damné lutin », je comprends que Gaelin et lui s’éloignent au galop. Je chasse ces pensées parasites pour me concentrer sur mon Danseur.
Coriandre entreprend timidement sa danse, titubante et malhabile, lui qui d’ordinaire évolue avec une grâce aérienne. Des larmes d’impuissance jaillissent de mes yeux.
- Je n’y arriverais jamais !
Une petite main ridée se pose sur mon épaule, et Mélancoline se penche à mon oreille.
- Mais si, mon petit ! Ayez confiance en vous !
Je respire profondément. Coriandre et moi reprenons la danse, y insufflant nos dernières forces. Le sort finit par s’élever, mais le mal, insidieux et implacable, a déjà fait son œuvre. Les étincelles de magie ne parviennent pas à rendre de la couleur aux joues de ma sœur, ni à réchauffer ses os. Mais deux yeux vitreux s’ouvrent et regardent vers moi sans y voir, tandis qu’une voix faible s’élève.
- Athélas ? C’est toi ?
Les mots s’étranglent dans ma gorge tandis que j’attrape et que je retiens sa main, une main d’agonisante.
- Tu… Tu prendras soin de grand-mère, n’est-ce pas ?
Je tressaillis, me ressaisis, acquiesce.
- Oui…
L’instant d’après, elle est morte.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:01

La pluie a cessé, rejoindre le lieu du combat n’est pas très difficile, mais cela prend du temps. Grimper la falaise où le fleuve tombe en cascade, passer les fourrés et avancer sur la plaine. De loin, je peux voir qu’il n’y a plus personne. Le cadavre du cheval est là, ils n’ont même pas daigné fouiller l’équipement. A côté, une tache de sang, celui de Ambre. Je me baisse pour le toucher, il est aussi froid que l’eau qui inonde la terre.
L’ogre m’indique la direction que nos ennemis ont prise. Je me relève pour le suivre, je serre le poing de ma main tachée du sang, la colère grandit en moi. Ils ont empreinté la route. Des traces de chevaux ; nous n’arriverons pas à les rattraper, pourtant on continue. Au bout d’un certain temps nous finissons tout de même par nous arrêter, hors d’haleine.
« Ils ont pris trop d’avance, nous ne pourrons pas les rattraper !
- Comme j’aimerais fendre le crâne de cet obscurantiste avec ma lame !
- Comme je vous comprends Qu’dézépèes, j’enrage d’avoir échoué, d’avoir perdu Erenstil et l’archet, de voir Ambre entre la vie et la mort. Cet homme paiera…et il regrettera !
-…Retournons auprès de nos amis !
-…Oui ! »
Le chemin du retour est silencieux, j’avance la tête baissée su le sol. Les empreintes des chevaux sont bien visibles, formant des croissants emplis d’eau. Soudain je m’arrête. Je regarde en arrière; devant moi. Je me déplace pour mieux observer, mon instinct de chasseur et ma vigilance en éveil.
« Que ce passe t’il ?
- Regardez ami ogre, Lorsqu’ils se déplaçaient au début, il y avait cinq chevaux ; à partir d’ici, il n’y a la trace que de trois seulement.
- Ils se seraient séparés ?
- Non pas, d’après la profondeur des empreintes, les chevaux qui ont continué sur la route sont moins lourds, les marques sont moins profondes, plus nettes aussi, ils n’avaient plus leur fardeau.
- Alors ils ont quitté la route, mais par ou sont ils allés ? »
J’observe la nature environnante, je ne vois rien, ils sont très discrets.
« -Là ! Je m’approche d’une zone caillouteuse, emplie de vivaces. C’est par là qu’ils sont passés, regardez cette pierre, elle a été retourné par le sabot d’un cheval, elle est sèche dessus, mouillée en dessous. J’avance un peu encore. Oui, c’est par là qu’ils sont allés, il y a des signes qui ne trompent pas. Mais ou cela mène t’il ? C’est encore un mystère.
- Retournons chercher nos compagnons, nous suivrons la piste plus tard !
- Il ne faudra pas trop tarder, si une nouvelle pluie vient, les indices disparaîtront. »

Les deux inspirés retournent en marche rapide vers le campement, sur la plaine, ils voient la fée noire en amazone sur une monture « magique » un cheval à l’apparence de l’Améthyste.
« Je vous cherchez mes amis !
- Nous avons retrouvé leurs traces, mais il faudra nous presser pour ne pas être trop distancé.
- Hélas je crains qu’il ne nous faille attendre un peu…Ambre…. La voix de la fée noire tremble, les mots s’étrangle dans sa gorge, ces yeux se mouillent ; Ambre est… »
Elle n’a pas besoin de finir sa phrase, dans les yeux de ses amis, elle voit la même douleur. Ceux-ci partent immédiatement en courant vers le lieu ou repose Ambre.
Lorsqu’ils arrivent, ils voient le corps de leur amie, gisant sur une couverture, devant, de dos et agenouillée, Athélas la regarde sans mot dire. L’ogre se redresse, comme au garde à vous, inspire. Il regarde un instant la scène avant de s’éloigner. Mélancoline cherche à s’occuper l’esprit, pour ne pas fondre comme une madeleine. Moi je reste là, la douleur je la connais, même si cela fait toujours aussi mal ; perdre des êtres chers, je sais ce que ça fait.
Athélas regarde toujours sa sœur, aussi blanche désormais que dans ma vision, une brise et des feuilles tombent sur elle. La jeune fille retire délicatement les feuilles du corps, remet une mèche en place, dans ses yeux, il n’y à que du vide.
Je m’approche d’elle. Elle a sentie ma présence, elle prend une inspiration avant de parler.
« Je savais que nos retrouvailles ne seraient pas roses, mais si noire… Elle ne m’a même pas grondé, elle m’a sourie et m’a confié à moi, celle en qui elle avait le moins confiance, son bien le plus précieux…. »
Je m’approche encore pour lui poser une main consolatrice sur l’épaule.
« Je suis désolé ! »
Je sens tout son corps trembler, et une larme coule sur sa joue ;
Je reste à son côté, pour la soutenir ; je regarde le ciel, la nuit est maintenant totale.
« Elindalë et Maënilla sont bien terne ce soir !... »
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:02

A à peine quelques lieux de là, Herlius fouette son cheval pour mettre le plus de distance possible entre lui et la compagnie. Ligoté et jeté comme un tapis sale sur l'encolure de la bête, Erenstil sort difficilement de l'inconscience.
Une fois qu'il est sur que personne ne les suit, Herlius, d'un signe de la main fait s'arrêter son équipage. Les deux archers sont mal en point, la pluie acide ne les a pas épargnés complètement. Le temps est à la réflexion.

Que faire, quelle direction prendre ? L'archer est en sa possession maintenant mais le maître voulait le violon. Ses archers sont toujours en vie mais ne servent plus à grand chose dans cette état là. De toutes les manières, ils en savent trop maintenant....

"- Patron ? Patron !!!
- Oui Miélor ?
- Arsance vient de mourir...
- Je vois... La récompense ne sera que plus avantageuse pour toi mon ami.
- ...
- Ne fais pas cette tête, tu savais bien que c'était dangereux, chacun de vous connaissait les risques. Ton frère y compris.
- Je sais bien... N'y a-t-il rien que vous puissiez faire pour lui ???
- ... Laisse moi réfléchir...."

Pourquoi n'y avait-il pas songé avant ? Après tout, quoi de mieux que l'ombre pour lutter contre la lumière ?? Avançant doucement vers les fontes de son cheval, un sourire inquiétant se dessine sur le visage de Herlius. Celui-ci assombrit complètement son visage lorsqu'il met la main sur ses encres....



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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:02

Je lève une dernière fois les yeux vers l'éperon rocheux qui constituera pour l'éternité le linceuil minéral et végétal de ma soeur. Le paysage est sublime, vallée de pierres encaissées entre lesquelles un ruisseau tortueux se fraye péniblement un chemin, quelques rares arbrisseaux et buissons qui apportent une touche de vie dans cette étendue déserte. Oui, un paysage sublime, un écrin de nature digne de devenir la dernière demeure d'Ambre. Au centre, une touche de lumière : un brasier, le bûcher funéraire de ma soeur qui illumine la montagne sous la pâle clarté des étoiles. Portées par le vent, quelques cendres parviennent jusqu'à nous, et en clignant des yeux je suis surprise de sentir deux larmes rouler sur mes joues. Deux larmes en hommage à ma soeur, révélatrices de sentiments que je croyais ensevelis sous la rancoeur depuis des lustres. Je laisse ces perles d'eau couler, acceptant par la même l'émergence de ces émotions que je croyais disparues. J'empoigne mon cistre et la mélodie s'élève, mélancolique et triste. Est-ce ma soeur ou est-ce sur moi-même que je pleure ? Je l'ignore, sûrement un peu des deux tant il est vrai que j'ai semé dans mon sillage mort et désolation.

Je regarde mes compagnons d'infortune, et sur leurs visages tristes et leurs yeux rougis par le chagrin je lis une grande détermination. Accablés par la perte d'un des leurs, ils vont consacrer toutes leurs forces à la recherche de leur autre compagnon, ce lutin qu'ils nomment Erenstil. Déjà, Gaelin et Qu'Dézéppées descendent de leur cheval, examinent les traces, décident de la voie à suivre. Oui, si il y a une chose que je peux faire, c'est bien participer au sauvetage de ce lutin. Pour briser le cycle, pour que triomphe la vie. Et pour voir les yeux du meurtrier de ma soeur quand je lui plongerai mon sabre dans le coeur.

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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:04

« - L’auberge n’est pas si maaaal ! »
La joviale Mélancoline entre dans la salle, aussitôt suivie de Qu’dézépées l’assoiffé.
« - Du moment qu’il y a assez de bonnes choses à boire ! »
Derrière suit la belle Athélas et en queue, le sombre Gaëlin.
« - la route fût longue, mieux vaut nous reposer et nous restaurer confortablement avant de poursuivre.
- Oui ! Mais il faudra partir avant l’aube, pour pouvoir garder une distance respectable avec nos proies. »
Ils prennent place à une table libre, et là, ils ont tout loisir de profiter du lieu. Presque déjà comble, la salle de forme rectangulaire offre une architecture élégante et recherchée. Déjà la porte d’entrée leur a fait bonne impression, du beau et solide bois de couleur merisier à pentures de fer forgés en de délicates arabesques, des murs sains aux pierres blanches, épaisses et solides, une charpente droite et volumineuse.
À l’intérieur, c’est pareil, les mêmes murs où sont suspendues de nombreuses torches grâce à l’habile travail des forgerons. Du côté de l’entrée sont présents deux comptoirs ; le bois est travaillé de fenestrages gothiques, superbe. Derrière on peut y voir une lutine et une humaine à la ressemblance étrange, à part bien sur, pour ce qui est des oreilles. Toute deux ont des rondeurs certaines, mises en valeur par leur visage de lune, bien rose et au sourire doux et convivial, les cheveux auburn en chignon, des yeux marron, des robes simples, vertes et marron mais coquettement brodées. Elles doivent tenir le comptoir pour les réservations de chambres, de nombreuses clefs sont pendues au panneau du mur. Celui de gauche lui, doit servir de vestiaire, de bureau d’information et de services pour les voyageurs, on peut y lire les tarifs pour l’entretien des chevaux, ceux du maréchal Ferrand, de l’herboristerie et bien d’autres.
La salle en elle-même couvre une large surface, le centre va du sol au plafond qui culmine à 10 mètres et où les poutres souples se rejoignent sur une clef de voûte pendante décorée de fleurs. De chaque côté, des piliers sculptés ornés de motifs végétaux sont rehaussés de dorures de bronzes ; bien que le métal ait verdi, il donne pourtant un aspect plus respectable au lieu. A chaque poutre sont suspendues de belles torches. Les parties latérales sont en deux étages, le rez-de-chaussée présente de confortables tables en alcôves privatives, aux meubles sculptés et aux coussins colorés. Au milieu de chacun des côtés sont présentes d’imposantes cheminés de pierres qui produisent une lumière et une chaleur intense, d’ailleurs la première table est à deux mètres du foyer, plus près, ce serait insupportable. L’étage avec un déambulatoire offre des salons plus confortables, beaux et discrets.
Dans le fond, on repère vite le comptoir par le monde qui s’y presse et les bouteilles et les tonneaux sur les étagères du mur. Au-dessus est une scène forestière, arbre et animaux sculptés de fin ouvrage. De chaque coté, des portes qui donnent accès aux cuisines, de nombreux serveurs vont et viennent. Et pour finir contre les murs, partant en cercle, de splendides escaliers de pierres ouvragées montant jusqu’aux déambulatoires et au dessus du plafond, vers les chambres.
La table où ils se sont installés, comme toute les autres est en pierre blanche sculptée sur le bandeau ; au centre, on peut y voir creusé un petit cercle ou le fond est recouvert de cuir, Qu’dézépées découvrira vite qu’il s’agit d’une piste de jeux de dés.
Les chaises de bois sont sobres mais très confortables.
« -Ma foie, c’est un très bel endroit, et les odeurs pas désagréable du tout ! dit la fée noire.
- Il y a une étrange odeur de bois aussi !?
- Vous avez raison Athélas, qu’est ce que cela peut bien être ?
- C’est du genévrier ; c’est le bois qu’ils font brûler. Répond Gaëlin.
- Tout à fait ! Et en plus ça éloigne les mites !
Tous se tourne vers le porteur de cette voix.
-Bienvenue à l’auberge « du bois charmant », je m’appel Héméry et je serais votre serveur, pour votre confort ! »
Le jeune homme doit avoir quinze ans, très souriant, les cheveux châtain clair, les yeux bleus. D’une beauté commune mais gracieux et très aimable.
« Eh bien jeune homme, nous avons grand soif, apportez nous quelque chose de bon et de rafraîchissant pour commencer.
- Bien maître ogre, puis je vous conseiller un vin de printemps ?
- Qu’est-ce ?
- Un vin blanc dont les grains ont été ramassés tardivement et qui est agrémenté de diverses fleurs et d’une pointe de miel aux premiers jours du printemps. Il n’est pas trop alcoolisé mais éveil les papilles pour le repas qui viendra.
- HUUMMMMmm ! Apportez moi cela je vous prie ! Le sourire de Mélancoline accompagnant cette décision.
- Moi aussi, mais apportez aussi quelque chose d’un peu plus corsé pour accompagner.
- bien sur messire, un vin rouge du sud ?
- Pourquoi pas !
- Et vous demoiselle ?
- Pareil que mon amie !
- Et messire ?
- …Pareil que ces dames.
- Bien, pour le dîner nous avons eue la chance aujourd’hui d’avoir du cerf, du sanglier des cailles et des faisans, la chasse à été bonne, je ne vous les recommande que trop ! Autrement nous avons des volailles et du cochon si vous préférez !
- Oh non non non ! Nous voulons de la bonne chair forestière, n’est ce pas Qu’dézépées !
- Bien sur !
- Bien, le cerf est mariné avec des herbes et du vin avant d’être rôti et doré au miel doux, le sanglier est préparé en ragoût accompagné de cubes de farine de maïs au fromages et les volatiles sont farcis avec des herbes , champignons et viande…. »
Les explications sont tellement précises et détaillées, tournées en de jolies phrases que tous en ont l’eau la bouche.
« - Amenez de tout, je ne partirais pas d’ici avant d’avoir goûté tout ces plats !
- C’est bien l’ogre, mais combien cela va-t-il nous coûter ?
- Euuh ! Et il se tourne vers le serveur
- ne vous inquiétez pas, ce n’est guère plus cher ! » Et il énumère les tarifs. Cela n’est en effet pas si excessif.
La soirée se passa donc en de bonnes circonstances, mais la joie n’était pas présente pour autant, les compagnons pensaient à leur ami Erenstil, prisonnier de leur agresseur, peut être torturé.
La fée noir finie par rompre ce silence :
« Je vais m’occuper des chambres pour ce soir !
- Je viens avec vous !
- Merci Athélas !
-Quant à moi, je vais jouer un peu et poser quelques questions, peut être quelqu’un à vue nos ennemies. » Et l’ogre se lève.
Gaëlin reste seul à la table, plongé dans ses pensées. Il voit le paquetage qui renferme le violon et le pose devant lui, sur la table. Il ouvre l’emballage de cuir, en dessous le violon est recouvert d’une soie fine. Au travers, il sent les courbes de l’instrument, les formes et les moulures.
« - A quoi sert un violon sans son archet… de plus, je ne sais même pas en jouer.
-On joue du violon de diverses manières, et ça s’apprend ! »
Surpris par la voix, Gaëlin se redresse, la main posée sur la poigné de sa dague ; En face de lui, le visage dans les mains, les coudes sur la table, un lutin le regarde avec de grands yeux verts et rieurs.
« - ….Et…à qui ai-je l’honneur ?
- Oh ! Pardon ! Le lutin se redresse sur sa chaise et en une révérence ; Kornikaned Boudif, Troubadour et herboriste pour vous servir.
- Bonsoir troubadour, je me nomme Gaëlin.
- Eh bien ami, tu me sembles bien sombre, tu as perdu l’archet de ton violon ?
- Cela ne te regarde pas !
- pardon, je voulais juste aider ! Un silence tombe.
- Euh ! Désolé, tu disais qu’on peut jouer du violon sans archet, comment c’est possible ?!
- C’n’est pas bien compliqué…. A cet instant, un grand gaillard d’une cinquantaine d’année, une barbe blanche, le ventre rebondi, arrive et tape dans le dos du lutin.
- Eh bien petit troubadour, je t’ai offert le gîte et le couvert, tu dois remplir ta part du marché !
- Oui, bien sur maître Dalcourt ! J’ai promis une belle nuit musicale et je tiens toujours mes promesses. »
Le lutin part en sautant de table en table, s’excusant à chaque fois. Il arrive au comptoir, se baisse et récupère une sacoche d’où il libère un magnifique violon. Lorsqu’il se redresse un oiseau rouge et jaune apparaît de derrière le comptoir et vient se poser sur sa tête.
Il prend position, debout sur le comptoir et commence à parler, mais le brouhaha est violent, et sa voix ne porte pas. Il positionne alors son instrument, pose l’archet et une note stridente et désagréable en sort. Tous se taisent.
« Ah ! Merci de votre attention et bonsoir à tous ! Je suis Kornikaned et, montrant du doigt l’oiseau, voici Kossypha, mon ami et mon rossignol. Nous allons jouer pour vous des airs populaires et des créations personnels, pour votre plaisir. Merci de votre attention ! »
À cet instant, le musicien commence une mélodie douce et légère, magnifiquement accompagnée par le chant du rossignol ; chaque note est jouée, vraiment, elles raisonnent dans toute la salle, tous ont les yeux rivés sur ce petit joueur, et les oreilles aussi. Les sombres pensées quittent le cœur de Gaëlin, il en aura des remords pour son autre ami lutin, mais la musique est si belle et si envoûtante, berçant ses sens. Au bout d’un bon quart d’heure, la mélodie semble toucher à sa fin, l’oiseau se tait et retourne sous le comptoir. Les dernières notes, toujours le silence de l’assistance. Et d’un coup le lutin cri:
« Allez, Que la boisson coule et que les rires éclatent ! »Et la musique repart, rapide entraînante, gaie. D’autres joueurs se joignent au lutin pour l’accompagner dans la sarabande. Tous partent en rire et en éclat de joie, car c’est la mélodie des festins. Gaëlin se surprend même à taper des doigts sur la table au rythme de la musique. L’auberge devient la plus joyeuse qu’il n’ait jamais vu, et la boisson coule à flot.
La représentation dure bien deux heures, les gens sont ivres, épuisés par la danse et les chants, le lutin est couvert de sueur. Pendant tout son spectacle il n’a cessé de bouger, dansant et sautant de table en table, pour finir sur celle du draconien. La musique s‘arrête, le lutin reprend la parole :
« Pour finir cette agréable soirée, je vais vous jouer la sonate du dormeur, pour votre paix et pour que vos rêves soit doux. A cette table je pose ce foulard, à votre bon cœur messieurs dames ! »
Il pose alors son archet, reprends son violon comme à son habitude non sans avoir au préalable tendu les cordes un peu plus que d’habitude, mais là, se sont ses doigts qui font jaillir les notes ; et c’est superbe ! Les notes sont cristallines comme pour une harpe, mais gardent la langueur et l’hypnotisme du violon. Ses phalanges tantôt pince les cordes, tantôt les frottent. Gaëlin est suspendu au mouvement des doigts du lutin, la bouche ouverte, jamais il n’aurait pensé entendre tant de musique superbe, capable de tout lui faire oublier. Tout le long de la sonate, personne ne bouge. La dernière note tombée, Kornikaned salut le public qui l’applaudit avec de vives acclamations avant de tomber assis sur la table. Les gens passent pour le récompenser et le féliciter ; Gaëlin le regarde toujours, les yeux pleins de surprise et de fascination.
« - Tu vois ami, on peut jouer du violon aussi comme ça !
- C’était magnifique !...Je n’ai jamais rien entendu de tel !
- Merci bien ! Ouah ! Je suis crevé ! »
Et il s’allonge sur la table. Gaëlin regarde le violon du lutin, il est beau, mais usé aussi, « il a du en voir des auberges ». Ses doigts viennent frôler le bois de l’instrument, mais un bruit lui fait retirer la main. Devant lui le lutin ronfle, profondément endormi de fatigue. Le patron arrive alors.
« Eh voila ! Il me refait le coup ! Il va encore falloir que je le porte !
- Ne vous inquiétez pas maître Dalcourt, je vais m’en occuper!
- Merci bien jeune homme, car vraiment j’ai encore bien du boulot !
- Qu’elle est sa chambre ?
- C’est la 6, elle est ouverte. Merci encore !
- Je vous en prie ! »
Gaëlin prend le lutin dans ses bras, le serveur lui confit son sac auquel pend un petit nichoir, à l’intérieur est le rossignol, assoupi.
Après avoir parlé à ses compagnons, il monte déposer le lutin dans sa chambre. Celui-ci se laisse faire comme un enfant. « Il est bien imprudent ! » mais Gaëlin voit que les yeux de l’oiseau eux sont en éveil et surveillent ses gestes. Il met le lutin dans son lit ; le couvre. Au moment de le quitter, celui-ci lui agrippe la main, puis le bras. Il tente de les retirer, mais Kornikaned s’y accroche comme une liane. Gaëlin lève le bras, mais le lutin vient avec, ses jambes s’accrochant à leur tour. Il secoue son bras, d’abord doucement, puis de plus en plus fort, mais le « singe » tint bon.
Gaëlin le repose sur le lit en soupirant, il regarde le rossignol dans son nichoir. « Ton maître doit avoir l’habitude de dormir dans les arbres. » En réponse, l’oiseau penche la tête avant de retourner dans son nid.
« Il finira bien par me lâcher. »
Mais il ne lâcha pas. Gaëlin finit par s’asseoir sur le sol à côté du lit pour attendre, Mais la fatigue du voyage se fit sentir et avec elle, le sommeil.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:05

Bien tard, ou bien tôt, tout dépend du point de vue, Kornikaned ouvre les yeux. C a lui fait bizarre d’être à la fois accroché à une branche et dans un lit ; mais ce n’était pas une branche. Le bras était couvert d’une manche sombre au tissu usé et il tenait le pouce de cette grande main. « Elle est bizarre cette main ?! »
Le clair de lune filtré au travers des carreaux éclairant la pièce, cette lumière lui suffit pour détailler la main, et ce qu’il vit le fit frissonner. Couverte d’écailles de couleurs rouge, griffue, elle n’était pourtant pas désagréable au touché, chaude et paisible. Sans lâcher la main, Kornikaned se pencha vers le visage de son veilleur. Il sommeillait sous sa capuche, il reconnut les vêtements de l’homme avec qui il a fait connaissance ce soir, celui qui semblait si triste. Mais sous la cape, c’était maintenant un draconien, tel qu’il en avait entendu les descriptions. On lui avait dit qu’ils étaient mauvais et violents ; c’était encore une fois faux, en tout cas celui-ci était bien gentil ; personne n’avait patienté comme ça quand il les prenait pour une branche. Il s’approcha du visage reptilien pour mieux l’observer, c’était fascinant de voir quelque chose de nouveau de si prêt, les petites écailles brillantes, les cornes sur les arcades sourcilières. Sa respiration est si légère qu’il semble presque de cire. Kornikaned se rapprocha encore, penchant la tête de côté, les yeux grand ouverts.
Il détaillait les paupières quand celle-ci s’ouvrirent soudainement, remplacées par des yeux d’or aux pupilles allongées. Un instant figé, il se jette en arrière contre les édredons.
« Ah ah ah ! Ouuuh ! Tu m’as fait peur dis donc !
-…..
- C’est gentil de m’avoir veiller ; enfin, je devrais m’excuser de t’avoir obliger surtout, Pardon !
- …Tu n’as pas peur de moi ?
-Oh ! Je dois bien avouer que j’ai vachement eu peur quand je t’ai vu, enfin, j’avoue que j’suis pas encore très rassuré, mais ça passera vite ; ma mère trouve que je fais trop facilement confiance aux gens mais je me fis plus au cœur qu’à l’apparence.
- …C’est pour ça que tu es si bon musicien, tu sais les toucher, parce que tu sais lire les cœurs.
- Oh Merci ! Ça c’est gentil ! Et le lutin le gratifie d’un large sourire. Bon ben, je crois qu’il …GRouuick !... Euh, je crois qu’il a faim mon ventre ! Dit -il, le visage s’exprimant par une moue rieuse et gênée.
- Ah aha ah ah ! »
Le draconien part d’un rire incontrôlable vite communiqué à son nouvel ami.
« Aaaah ! Ça fait du bien de rire ! Et sautant du lit, bien, allons manger ! Dit Kornikaned.
- Mais tout le monde doit dormir !
- C’n’est pas grave, je connais bien la maison, je passe souvent ici. Suis- moi !
Et le lutin passe la porte entraînant par la main son ami.
« Attends un instant, je ne peux pas y aller comme ça ! » Et devant ses yeux, Kornikaned voit l e draconien redevenir l’homme de la veille au soir. Il est fasciné, effrayé aussi, mais son cœur lui dit que tout va bien, et Kossypha qui l’a vu n’a pas paru gêné de sa présence, un bon signe.
« C’est vraiment super ce que tu fais ! Vraiment ! Bon allons-y, sinon tu devras me porter quant je tomberais dans les pommes d’inanition !
- Encore ! » À cette phrase, le lutin répond par un sourire amusé.
Ils descendent alors les marches discrètement, le lutin passe la tête dans les trous de la rambarde sculptée des escaliers pour voir s’il y a de l’animation. Tout est calme ; ils continuent donc. Dans la cuisine, seul un foyer mourant diffuse encore un peu de lumière.
« Super, la réserve est là, attend moi un peu ! »
Fondant dans les ombres, Gaëlin devient quasi invisible. Le lutin part dans la réserve, farfouillant un peu trop bruyamment.
Pendant son attente, le draconien observe nonchalamment la pièce quant une ombre attire son attention. Elle se déplace vers la pièce où se trouve Kornikaned. Gaëlin la suit alors, sans être vu.
Celle-ci arrive juste derrière le lutin chargé déjà de nombreux aliments ; elle lève une main armée ; Gaëlin se précipite.
« Je te tiens chenapan ! » La main s’abaisse, mais est vite stoppée, le lutin fait tomber les aliments en se retournant.
« Vous ne le toucherez pas ! » La voix de Gaëlin est menaçante, il sent la main qu’il tient tressaillir.
« Mais, heu… !?
- Ahahahahaha ahaha ! Super maître Dalcourt, cette fois, vous avez failli m’avoir, mais j’avais un allié !
- Maître Dalcourt ?! «
L’homme allume alors une bougie, et le bon monsieur est tout sourire devant lui.
« Ah messire ! Vous m’avez fais une de ces peurs, j’ai bien cru à votre voix que vous alliez me tuer !
- Je n’en été pas loin.
- Ne me faite pas plus de peur que je n’aie déjà eue je vous prie !
- Ne t’inquiète pas ami Gaëlin, c’est un jeu entre moi et maître Dalcourt ; j’ai droit de manger ce que je veux pendant la nuit, mais s’il arrive à me casser un œuf sur la tête pendant mon « crime », je serais obligé de jouer chez lui pendant une semaine ; J’ai gagné 11 fois jusqu’à présent, voici la douzième !
- Celle là ne compte pas !
- Je devrais dire quoi alors, quand votre femme vous a aidé !
- J’ai quand même perdu !
-Oui ahaha !
- Bien régale toi, mais la prochaine fois je t’aurais ! Ouaaaaaaaah ! Moi je retourne me coucher !
- Ce petit jeu doit vous coûter cher !
- Oh non messire, il a un appétit d’oiseau, et si je gagne, une semaine de sa présence ici me remboursera largement l’investissement ! Le monsieur part en saluant les chapardeurs d’un grand sourire.
Gaëlin reste debout, toujours plein d’étonnement pour ces étranges coutumes.
« Assis toi ami ! Viens, tiens, du bon jambon, goûte !
Les deux nouveaux amis devisent alors tranquillement de tout, les joies les peines, les voyages et les difficultés de la vie, la leur, leurs espoirs, leurs craintes. Ils se comprennent, dans leurs cœurs, dans leurs âmes…Ils se trouvent des points communs, la peinture et la poésie, ils parlent de ceux qu’ils ont vu et entendu, déclament quelques tirades appréciées.

Bien avant l’aurore, Mélancoline, Qu’dézépées et Athélas descendent des chambres.
« Ah ! Vous étiez là, on s’inquiétait de voir votre chambre vide !
- Il ne faut pas Mélancoline, je nous ai préparé des vivres pour le voyage.
- Vous vous êtes levé bien tôt !
- Un peu forcé, je dois dire.
- ?
- Je voudrais vous demander une faveur.
- Vous n’avez rien à nous demander, faites, si cela vous semble bon !
- Alors je peux venir !
- ??????? De derrière la stature de Gaëlin apparaît le troubadour.
- Oh non ! Encore un Lutin ! Dit l’ogre en tapant son front.
- Vous êtes sur ? Demande la fée noire.
- Il sera mon professeur de violon, il a également beaucoup voyagé, cela pourra nous être utile…Et qui plus est, il m’a parlé de sa magie du violon.
Alors ?
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:05

L’auberge a surgi du néant comme une oasis dans le désert keshite. Tous quatre se regardent, hésitants, car une nuit de repos risque de permettre à leurs ennemis de prendre une avance considérable, mais la fatigue a raison de leurs réticences. Sur le visage de ses compagnons, Athélas peut lire les stigmates de l’épuisement, eux qui se sont battus et ont été blessés, aussi bien dans leur chair que dans leur esprit. D’un commun accord, ils mettent pied à terre, attirés par les rires et les odeurs alléchantes comme des insectes par la lumière.

Dès l’entrée dans l’établissement, Mélancoline a retrouvé son entrain coutumier, tandis que Qu’dézépées, fidèle a lui-même, a entamé son repas en vidant quelques verres d’un excellent vin du sud. La chère est excellente et ils se jètent dessus, affamés, goûtant chaque plat avec avidité. Le repas terminé, Mélancoline et Athélas partent s’occuper du gîte. Les chambres, quoique petites, sont coquettes et soignées, et le matelas douillet du lit les appelle irrésistiblement. La fée noire s’y abandonne.
- L’appel de la couette ! Une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien !
- Je vais donner les clefs de ma chambre à nos amis avant de me coucher moi aussi. Reposez-vous bien, Mélancoline. Que votre nuit soit douce et vos rêves agréables.
- A vous aussi ma petite. Et pas de bêtises, hein ? Dit elle sur un clin d’œil en refermant la porte.
Athélas reste interdite. Se pourrait-il que la Fée noire soit si perspicace qu’elle ait remarqué ses coups d’œil furtifs en direction du beau et mystérieux Gaëlin ?
Songeuse, elle redescend dans la salle commune, donne sa clef à un Qu’dézépées passablement éméché et chanceux aux dés et s’apprête à rejoindre Gaëlin quand Kornikaned commence son récital. En entendant la mélodie, Athélas frissonne, car la musique est belle, très belle, trop pour être l’œuvre d’un simple troubadour, fût-il extrêmement doué.
- Maître aubergiste ?
- Oui ma jeune dame ?
- Ce Kornikaned, il loge chez vous ?
- Ma foi oui ma bonne dame…Je lui offre le gîte et le couvert, en échange de quoi il anime les soirées de l’auberge.
- Bien, bien…
La jeune fille observe attentivement le lutin et son étrange oiseau, avant de se tourner vers les clients de l’auberge. Les gens sont en délire, même le discret Gaëlin bat la mesure, charmés par un art que la jeune fille ne connnait que trop bien pour le pratiquer elle aussi : l’Accord.
Plusieurs fois, la jeune fille résiste à l’envie de rejoindre le lutin et de l’accompagner au cistre, mais elle se retient, estimant que ce serait prématuré, préférant admirer la virtuosité de l’artiste. En fin de soirée le récital haletant s’achève, et Athélas, médusée, voit Gaëlin deviser gaiement avec le lutin.
- Maître aubergiste ?
- Oui ma jeune dame ?
- Vous serez bien aimable de remettre sa clef à mon ami, cet homme qui discute avec votre artiste. Il est grand temps pour moi de me retirer.
- Ce sera fait, ma jeune dame.
Après un dernier regard au lutin, Athélas monte se coucher, pensive, se promettant d’entamer dès le lever du jour une conversation avec le lutin Kornikaned.

Après une nuit courte mais reposante, l’ogre, la fée noire et l’humaine ont la surprise de retrouver leur compagnon déjà levé, et attablé devant les reliefs d’un petit déjeuner.
Après quelques banalités, ce dernier se tourne vers eux, une expression sérieuse sur le visage.
- Je voudrais vous demander une faveur.
- Vous n’avez rien à nous demander, faites, si cela vous semble bon !
- Alors je peux venir !
- ??????? De derrière la stature de Gaëlin apparaît le troubadour.
- Oh non ! Encore un Lutin ! Dit l’ogre en tapant son front.
- Vous êtes sur ? Demande la fée noire.
- Il sera mon professeur de violon, il a également beaucoup voyagé, cela pourra nous être utile…Et qui plus est, il m’a parlé de sa magie du violon.
Alors ?

La proposition prend toute la compagnie de court, surtout venant du si mystérieux et secret Gaëlin. Qu’Dézépées manque s’étouffer en avalant le contenu de sa tasse, et Mélancoline semble bien pensive. Athelas quant à elle, a depuis longtemps jugé le lutin, ou du moins la qualité de son œuvre. Et elle a eu toute une nuit pour réfléchir à ce que sa présence impliquait. Aussi est-ce avec un sourire chaleureux qu’elle répond à Kornikaned.
- Il vous faut savoir que notre route est périlleuse, et peuplée d’ennemis. Cependant, si cela ne vous effraie pas, je serai personnellement enchantée de votre compagnie, car je présume que nous partageons certaines affinités, dit elle en caressant amoureusement son cistre. Car vous êtes bien un Accordé vous aussi, n’est-ce pas ?



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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:06

« OUUAAAh ! Un cistre ! Il est super ! » Le lutin saute sur la table pour venir s’asseoir au côté de la jeune fille. Il tend les bras pour prendre l’instrument, regardant d’un air réjoui les yeux d’Athélas surprise par cette familiarité somme toute bien innocente. En prenant l’objet, son regard change, et c’est le regard d’un connaisseur qui détaille. Il félicite Athélas pour son bel instrument.
« Il faudra absolument que l’on joue ensemble, j’ai déjà composé des sonates qui malheureusement ne correspondent pas à un solo de violon, je suis sur que le cistre si mariera parfaitement. Avez-vous déjà joué les harmonies du grand maître Jean Chtrôsse ? Avec son frère qui jouait du cistre, ils ont composé toute une série d’œuvre pour nos instruments respectifs. Je n’ai malheureusement pas avec moi les partitions, mais une fois à Fraîne, j’irai les cherché chez ma maman. Et que pensé vous du 4° mouvement de la 3° symphonie de Mauz’ardt, n’est telle pas fantastique, ce monsieur, quel génie ! Et avez-vous entendu….Bla bla bla bla et bla bla bla et bla bla bla ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Athélas est figé par le monologue du lutin en l’honneur des grands artistes et de la musique. C’est sur ! Il aime cet art, mais là, c’est une soutenance de mémoire qu’il exécute.
Mélancoline vient alors le couper :
« Jeune lutin, jeune lutin, je vous en pries, arrêtez vous, notre pauvre Athélas ne sait plus que faire !
-C’est vrai ?! Oh pardon ! Il est vrai que je m’emporte vite, mais le thème est si Grand, il faudrait des années pour en faire un résumé honorable ! Mais il est vrai que je parle beaucoup, ma mère me l’a beaucoup dit !
- Mais quel âge avez-vous ?
- 18 tout rond !
- 18 ! Et depuis combien de temps êtes vous troubadour ?
- Oh ! J’ai commencé très jeune, mais cela fait maintenant 3 ans que je suis sur les routes en quête d’épanouissement artistique et d’aventures…Aaah ! Et tout ça par amour ! C’est beau non !? Dit il avec sa petite moue satisfaite.
-Par amour ! Ohohoh ! Ma foi, et cette amour à un nom je présume ? dit la fée noire d’un air taquin.
- Bien sur ! C’est Iris Kaer-Magoth, la fille de Kaerfillic Kaer-Magoth de la ö combien célèbre chênaie de la forêt des oies blanches.
- Jamais entendu parlé ! dit l’ogre en continuant d’avaler son déjeuner, mais le lutin ne relève pas la pique, trop pris dans ses souvenirs, la voix émue et les yeux pétillants.
- Elle doit être bien jolie alors !
- Vous ne pouvez pas savoir à quel point ami Gaëlin ! Il s’assoit devant son compagnon, lui prend les mains, et les yeux vers le ciel re-plonge dans ses souvenirs.
-Iris…elle est magnifique, plus belle qu’une fleur, il faudrait en créer une nouvelle pour la représenter, qui allie à la foie la douceur des roses, la délicatesse des iris, la majesté des glaïeuls, la senteur des Lys, mais aussi la liberté des œillets et l’agilité du jasmin. Tout cela est en Iris, en plus d’avoir des cheveux d’or, des yeux du vert primordial et une voix de nymphe.
- Et bien petit ami, tu semble bien amoureux !
- Oh oui !
- Et quand a tu fais sa connaissance ?
- La fée noire est bien curieuse ! Mais ce n’est pas un secret, lors d’un passage dans leur chênaie, à la fête du vol des oies blanches. Qu’est ce qu’elle était belle dans sa robe blanche ! J’ai pris tout mon courage pour pouvoir l’inviter à danser, et elle a accepté ! » Dans le mouvement Kornikaned prend alors la fée noire dans ces bras, dans la pose de la valse. « Et on a dansé, dansé et dansé encore ! » Et le lutin entraîne Mélancoline dans une valse effrénée, ils virevoltent et tournent tournent…
« Arrête toi jeune lutin, arrête toi ! Crie la fée noire, j’ai la tête qui tourne ! Oulala, Oulala ! «
L’ogre grogne de l’inutilité de dépenser toute cette énergie pour ça, Athélas se lève et suit le couple en essayant d’être du côté de la fée pour la réceptionner pour ne pas qu’elle tombe, et Gaëlin…rie. L’ogre lève un sourcil de surprise, la fée noire en oublie un instant la spirale qui l’entraîne.
La danse finit, et les yeux de Mélancoline enfin parallèle, celle-ci prend la parole :
- Mes avis, petit troubadour, vous viendrez avec nous, car vous avez une bonne influence sur ce groupe trop morose, et surtout sur notre sombre Gaëlin, c’est bien la première fois que je le voie rire franchement !
- Moi ! Mais non, je…
- Aha ha ha ! Le voila tout troublé maintenant, allez c’est dit, et il faut nous presser, n’oublions pas que notre autre ami lutin est prisonnier de ces mauvais êtres !
- Quoi ! Un lutin est prisonnier ; il fallait le dire plutôt, vite vite, il faut aller à son secours ! Et Kornikaned attrape son sac et son violon et en un instant se trouve à la porte de l’auberge.
-Vite vite !
- Oui ! Un instant tout de même !
- Kossypha est un oiseau intelligent, il nous aidera à les retrouver ! A quoi ressemble t’il ?
L’ogre, qui est le plus technique, détaille du mieux possible leurs agresseurs. Cela prend du temps et force sa mémoire. Le lutin l’écoute sérieusement.
-Bon Kossypha, Tu dois chercher des gens et nous avertir si tu les trouve. Ils sont deux, comme ces deux doigts, deux, plus un comme moi, un ; et les deux sont pas beaux et méchants, surtout méchants ; et le lutin fait une grimace pour imager ses paroles. Allez vas-y cherche !
- J’ai fais toute cette description pour juste « pas beaux » et « méchants » !
-Que veux tu ! Kossypha ne comprend pas tout, et peut être ne trouvera t’il rien. Mais » levant les paumes au ciel, un sourire aux lèvres « qui sait ! »
Et le groupe part sur les routes.
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:07

"- Mon bon Miélor..!!
- Oui, patron ??
- Es-tu capable de me rendre un petit service ?
- Si da mon seigneur !!!
- Parfait... Installe toi là sur cette roche et surtout ne bouge pas !!! "

Le ton employé par Herlius est sans appel, et Miélor en a bien conscience. La dernière fois que son patron s'est adressé à quelqu'un avec cette voix là et qu'il n'a pas obéit, son supplice a duré deux jours jusqu'à ce qu'il réclame la mort.

"- ce que je vais faire demande de la concentration et du doigté, je te le répète donc... NE BOUGE PAS !!!
- J'ai compris patron. Une statue. Je suis une statue !
- Bien mon garçon..."

Une fois sur sa roche, Miélor a une position dominante sur la scène qui va suivre. Herlius a sorti des fontes de sa monture une gibecière rembourrée décorée de motifs complexes, comme des entrelacs. Après l'avoir ouverte, il en sort délicatement une fiole contenant un liquide épais et bleu et une pochette plate contenant des pinceaux. Un choix rapide d'une main sûre, Herlius semble se concentrer quelques secondes puis se dirige rapidement vers l'ombre de Miélor. D'un seul coup de pinceaux, il en trace le contour. Le geste est précis et net.
Presque immédiatement, l'ombre est plus sombre, presque palpable. Du haut de son rocher, Miélor a la sensation d'être au bord d'un gouffre insondable.
Soudain, quelque chose apparait à la surface de l'ombre, quelque chose qui monte doucement depuis le sol comme si une force la faisait émerger d'un puit obscure avec une inhumaine régularité. Enfin, l'ombre se déchire avec un bruit de craquement sinistre puis disparait comme aspirée
sous les pieds de la créature.
Miélor s'attendait à tout de la part de son patron, mais certainement pas à ça. Il ne peux s'empêcher de détailler le démon tant sa beauté est irréelle. Un beau jeune homme aux trait fins et aux membres déliés. Miélor est admiratif jusqu'à ce qu'il croise son regard, une flamme glaciale y brûle laissant deviner un monstre. Impossible de soutenir ce regard là...

"- Alors, Herlius ??? De quoi s'agit-il cette fois-ci ? Qui seront mes victimes, quelle souffrances délectables dois-je infliger ?
- Salut à toi, tueur de topaze ! J'ai bien du travail pour toi mais d'abord, réglons notre connivence.
- A ta guise..."

Au bout d'une petite heure de négociation, alors qu'Herlius allait récupérer sa flasque d'alcool dans les sacoches de son cheval, Miélor ne put s'empêcher de lui demander...
"- S'cuzez moi patron, je peux poser une question ?
- Fait vite !
- Pourquoi avait-il l'air si peu intéressé par une connivence ? Je croyais que les démons faisait tout pour tirer le meilleur parti de leur présence dans les royaumes... J'ai entendu parler de choses ahurissantes...!!
- et elles sont probablement vraies ! Mais avec le tueur de Topaze, c'est un peu particulier, c'est un céruléen.
- Un quoi ?
- ce n'est ni un azurin, ni un saphirin mais un savant mélange des deux... Un tueur implacable qui tue pour le plaisir. Il est même prêt à travailler gratuitement. C'est même ce qu'il préfère ! Mais je sais ce que peu de conjurateur savent. Dans ce cas, dès qu'il a fini son contrat, il revient vers son conjurateur et prends aussi sa vie en paiement "tacite". C'est pourquoi j'ai insisté pour la connivence..."

Laissant là Miélor à ses réflexions et Inidil à son sommeil "provoqué", Herlius rejoint le tueur de Topaze et lui tend la flasque...

"- Bien, maintenant que les détails sont réglés, entrons dans le vif du sujet. Il y a, à quelques lieux d'ici, une compagnie d'inspirés...
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:07

C'est avec un nouvel et fol espoir que la compagnie se remet en route. Oubliées, les heures de marche dans le froid et la faim, leur bref séjour à l'auberge a rassasié leurs estomacs et mis du baume à leurs coeurs. Un espoir, si mince soit-il, existe toujours. Mais il est quand même plus facile d'y croire quand on est au chaud avec le ventre plein.

En tête vient Gaelin, sérieux comme à son habitude, attentif à la moindre trace laissée par les kidnappeurs. Une lueur de farouche détermination embrase son regard, et sous sa conduite la progression du petit groupe est rapide. Derrière vient Athélas, son pas est léger et presque joyeux d'être à nouveau sur les routes, attachée qu'elle est déjà à cette compagnie peu ordinaire. Son oeil exercé de guérisseuse parcours les alentours du petit chemin de pierre, à la recherche de plantes médicinales. D'ailleurs cette fleur là-haut, sur ce grand rocher à l'aplomb de la route, ça ne serait pas...
- Attention !!!
Le cri a jailli de sa bouche comme le chat sauvage bondissait sur leur groupe. Derrière Athélas la conversation de Mélancoline et Kornikaned, s'interrompt subitement. Le félin va atterrir droit sur la fée noire dont les yeux s'agrandissent d'horreur. Un coup de patte puissant vient griffer l'encolure de son cheval qui se met à saigner abondamment. La monture s'effondre, et Mélancoline se réceptionne tout doucement grâce à ses petites ailes. L'animal atterri tout en souplesse sur le cheval, renifle deux ou trois fois l'odeur du sang de cette proie trop facile à attraper avant de se tourner vers notre amie. Il est sur le point de bondir quand un puissant coup d'épée vient lui briser l'échine. Qu'dézéppées, qui fermait la marche, est prompt à réagir. Deux ou trois coups plus tard, le félin cherche son salut par la fuite, en miaulant piteusement, mais l'ogre le poursuit.
- Et ça n'a pas la fierté de s'attaquer à quelqu'un à sa mesure, non, ça se contente de sauter sur plus petit et plus faible que soi ! Bravo, belle mentalité pour un prédateur ! Honte de ta race ! Que ta lignée et ton clan soient maudis pendant sept générations ! Vous finirez domestiqués par l'homme ! ...
Athélas et Kornikaned se précipitent vers Mélancoline. La fée noire est indemne, seules quelques égratignures témoignent de sa chute de cheval, et Athélas a tôt fait de les panser. En revanche, son cheval agonise, et c'est Gaelin qui l'achève d'un coup d'épée.

Après une brève halte, nos compagnons reprennent la route, Mélancoline partageant la monture du lutin. Les bavardages incessants de ce dernier semblent distraire notre amie, et même s'ils discourent à voix basse, il est fréquent d'entendre percer le rire cristallin de la fée noire. Qu'dézéppées a repris sa place à la fin du groupe, plus bougon que jamais.

La compagnie chemine depuis une bonne heure quand Gaelin s'arrête brusquement. Tous lèvent les yeux. En face d'eux, au sommet de la colline où les mène le sentier, une silhouette à contrejour les observe...
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:07

Quand Kornikaned sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale, faisant se dresser ses cheveux, il sut qu’un danger était présent. Depuis longtemps il avait apprit à reconnaître ces signes et à se fier à ses sens, et en de nombreuses occasions cela lui avait valu la vie sauve, que ce soit avec des brigands ou des animaux sauvages et il savait avec certitude que l’être sur la crête était un vrai danger ; jamais frisson plus glacial ne l’avait traversé. Toute la nature environnante l’avertissait à sa manière des risques, les animaux s’étaient tus, l’herbe était couchée et le feuillage s’orientait à l’opposé de celui qui leur faisait face. Même Kossypha s’était gonflé pour faire se dresser son plumage en signe de crainte. L’aura que dégagé l’homme était si violente et malsaine que Kornikaned était certain que la confrontation était inévitable ; il était là pour eux, sûrement envoyé par celui qu’ils pourchassaient.
Il descendit de cheval non sans s’excuser auprès de Mélancoline et trottinât jusqu’auprès de Gaelin. L’étrange saisonnin était comme la statue d’un chasseur à l’affût, les yeux fixés sur la silhouette. Sa main droite était posée sur le manche de son épée qu’elle serait si fort que ses articulations avaient blanchie.
L’aura de celui qui leur faisait face paru encore plus forte, Kornikaned sentie une crainte et une peur indicible s’insinuer dans son esprit, il posa un pied en arrière comme pour fuir mais son regard croisa celui de Gaelin, toujours si fixe et plein d’une volonté inébranlable et d’une grande force combative qui lui redonna sinon du courage tout au moins la volonté de rester à ces côtés. Dans un murmure il fit part de sa crainte à son ami. « Je n’aime pas cette personne….la nature ne l’aime pas non plus d‘ailleurs…je crois qu’il faut s’en méfier »
« Et peut-être plus encore lui répondit le maraudeur, son odeur n’est pas humaine, elle empeste le mal, les ténèbres et la perversité. »
Ces paroles n’étaient pas pour rassurer le Lutin, mais un rien dans la voix de Gaelin, une force cachée suffit à rendre sa détermination au lutin qui d’un geste mis son violon sur son épaule.
« S’il faut se battre, je suis avec toi !
Vous pouvez êtres sur que je serais à vos côtés ! N’as t’on jamais vu un ogre resté en arrière alors qu’un lutin part se battre…jamais avec moi en tout cas ! »
Kornikaned se senti de suite mieux, flanqué de ses deux grands amis, il perçut également Athélas se placer silencieusement au côté de Gaelin en dégainant son joli sabre de Keshe. Derrière, la fée noire fit avancer sa monture. « J’éspère que vous ne m’avez pas oublié ! » et le crépitement significatif des danseurs et leurs étincelles firent le pendant de ces yeux déterminés, « Notre cible nous envoie ses sbires pour mieux fuir, la queue entre les jambes, elle ne fait que retarder l’inéluctable…nous sauverons notre compagnon…et nous vengerons celle qui nous a été enlevé ! »

Le malaise de Kornikaned s’évanoui comme les étoiles au soleil, avec des compagnons pareils, il ne craignait rien, et il ferait tout pour les aider, son art sera la mélodie de leur victoire.

Toujours sur le sommet de la pente, l’étrange silhouette rie, un rire cruel et démoniaque…
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Message par Invité Dim 9 Sep - 18:08

Prenant la mesure de leur etrange adversaire, Athelas empoigna son cistre. Certains, comme Gaelin et Qu dezeppees, etaient bien plus a l aise qu elle les armes a la main, et elle estimait plus judicieux d attaquer avec d autres armes plus subtiles que son sabre keshite. De l autre cote de Gaelin, Kornikaned avait saisi son violon, renforcant la jeune femme dans ses convictions. Et derriere elle, elle sentait la puissance brute de la magie, une magie de Fee Noire. Le Combat, la Magie et l Accord. Une attaque sur tous les fronts. Pour la premiere fois, elle songea a la complementarite de ce groupe, si dissemblable et pourtant si bien assorti.

En face d eux, leur adversaire avait commence a bouger, dessinant d etranges cercles avec ses mains tout en murmurant une obscure litanie. Dieux ! Qu il est beau ! songea la jeune femme avec un pincement au coeur. Elle detailla le visage fin, les levres pleines, le corps muscle et delie de leur adversaire. Elle s autorisa un bref coup d oeil a Gaelin, qui brandissait son epee, concentre sur leur adversaire, et soupira. Pourquoi faut il que les choses soient toujours si compliquees !

Resolue a en finir au plus vite, elle commenca a pincer les cordes de son cistre. La melodie s eleva, violente, inquisitrice. Autour d elle, elle sentit le malaise de ses amis. Jamais elle ne leur avait revele cette facette de son Art, le cote sombre de son etre qui se ressentait dans la moindre note. Il y a tant de choses qu elle ne leur avait pas encore dit La melodie gagnait en puissance, lancinante et dechirante, et Athelas lanca son attaque. Son esprit s elanca a l assaut de leur adversaire, et elle progressait rapidement lorsqu elle heurta une barriere mentale. Une aura de haine pure et de perversite. La douleur la submergea et elle comprit, terrorisee, ce qui l attendait.. Elle sentit son esprit se dechirer a mesure que son ennemi remontait le cours de sa propre melodie, comme si des griffes fouillaient dans sa memoire, et chaque parcelle de sa peau se mit a bruler, declenchant une douleur intolerable. Elle hurla, emportee par des vagues de souffrance, et se sentit sombrer.
Sur la plaine encore indemne de tout sang verse, ses amis entendirent l Accordee hurler, le visage deforme par la douleur, avant qu elle ne s effondre au sol, inanimee.
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Message par Poup Dim 23 Sep - 11:13

Dés l’instant où le cri d’Athélas brisa le silence des lieux, toute la scène sembla se dérouler au ralenti. Les deux plus grands mâles du groupe serrant les rangs autour de la jeune femme pendant que le lutin et la fée noire plongent à son secours. Mélancoline, pleine d’une inquiétude toute maternelle soulève le visage livide d’Athélas pour tenter de lui faire reprendre conscience. Kornikaned sort de sa besace une fiole de sels pour tenter de faire réagir l’inconsciente.
Les deux petits êtres échangent un regard, et ensemble ils comprennent l’horreur de la situation ; Kornikaned se mord la lèvre supérieure, les larmes lui montent aux yeux, la fée noire laisse échapper un hoquet, une main devant la bouche, la voix étranglée.
« Belles Muses, c’est terrible, elle ne respire plus ! »
Qu’dézépée et Gaëlin, se tourne un instant vers leurs trois compagnons, le temps se figent, puis repart plus vite qu’avant. L’ogre, épée au clair fonce vers leur adversaire, pendant que Gaëlin se place au côté de la jeune femme, poussant sans ménagement le jeune lutin.
« Debout Athélas, réveille toi il n’est plus temps de s’amuser ! Athélas ! » Le Drakonien secoue la jeune femme, la gifle a deux reprises faisant rosir un peu ces joues si pâles.
« Arrête ! Lui cri la fée noire, la voix pleine de sanglots, ça ne sert à rien…à rien ! »
En réponse, Gaëlin se lance sans mots dire dans une série de bouche à bouche et de massages cardiaques. De longues minutes semblent s’écouler, une côte craque, Mélancoline pousse un petit cri de peur.
Le lutin est parti aider le mercenaire, une sarabande, rapide et aigu emplie l’atmosphère, les végétaux lui répondent et racines et branches se lancent sur cette étrange créature pour gêner ses mouvements, car ce n’est pas un homme, l’Ogre en est sur, elle évite ses attaques facilement et son regard est très bizarre, mais au moins à t’elle perdue son sourire hautain.
Une éternité semble être passer pour Mélancoline quand un râle puis une série de toux rauques sortent de la gorge de la première victime. Un battement de cils, une forte inspiration, Athélas est revenue. La jeune fille voie Gaëlin au dessus d’elle l’instant d’après il l’a prise dans ses bras ; une étreinte chaleureuse. Il la repose sur le sol, la fée noire n’attend pas pour prendre son tour de joyeux câlins.
Athélas regarde le danseur du Drakonien se mouvoir sur les larges épaules, un doux sourire aux lèvres, il lui pose une main sur la joue.
« Ca va aller ! Reposez vous ! »
L’instant d’après il était parti, une gerbe d’étincelle et des ailes de feu naissent du néant dans son dos, un phénix né et vole alors sur sa proie, suivie par son créateur, l’épée en avant. Un instant, la forêt semble s’embraser mais il n’en est rien, l’oiseau de feu ne détruit seulement que ce qu’il désire…
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Message par Invité Lun 24 Sep - 9:49

De noir, tout devient lumière. Eblouie, elle tente de détourner la tête mais son corps ne répond pas. Petit à petit, la lumière s'atténue et elle distingue les contours d'une maison, et trois silhouettes sur le seuil. Elle les reconnait, ce sont ses parents et sa soeur Ambre, sur le seuil de la maison familiale, à Fraine. Ils lui font des signes de bienvenue. D'autres silhouettes s'avancent, et elle les reconnait tous : ses grands-parents, Léonie, son amie d'enfance morte de maladie à 7 ans; Ernest, ce vieux loup de mer disparu au large qui lui avait tant appris; Mehdi, le plus jeune fils d'Abdul emporté par une tempête de sable... Tant et tant d'autres... Elle est heureuse de les revoir enfin. Sa soeur Ambre lui tend les bras, elle esquisse un geste vers elle, quelque chose la retient, cette musique... Un éclair noir, un spasme de douleur, la scène s'éloigne, non ! Tout est noir.

Elle marche sur un chemin bordé d'arbres. L'air est glacé, les arbres dénudés, sous ses pas, la neige crisse. Un petit cercle de buée sur sa droite... C'est un petit être tout ratatiné, emmitouflé dans ses lainages, une Fée noire. Elle lui sourit, un sourire chaleureux, maternel, qui fait fondre son coeur. Qui est-ce ? La scène s'efface...
Le même chemin. L'air est doux, l'herbe verte, les plantes fleuries. A sa gauche, un lutin gambade joyeusement. Il lui sourit. Quel est son nom ? La scène s'efface...
Le chemin. L'air est plus chaud, plus sec, la nature a soif, quelques grains de sable charriés par le vent épicé viennent effleurer sa joue. Des pas lourds derrière elle, elle se retourne. L'ogre est immense et imposant, mais un éclat dans son regard la dissuade d'avoir peur, au contraire, sa présence est rassurante. Son visage couturé de cicatrice s'étire en une parodie de sourire, et il lui fait un clin d'oeil. D'où la connait-il ? Athélas se retourne et continue à marcher, confiante. La scène s'efface...
Le chemin, toujours. Dans les arbres, les feuilles se sont teintées d'or et de bronze. L'air est plus frais, chargé de mélancolie et de souvenirs... Elle a toujours aimé l'Automne. Un homme marche devant elle. Sa silhouette est changeante, tantôt humaine, tantôt reptiléenne avec sa peau couverte d'écaille. Il s'arrête pour l'attendre, la regarde. Ce regard lui réchauffe le coeur, elle sent son pouls s'accélérer, son ventre papillonner... Lui, elle le connait. Il est important pour elle. Il lui sourit, un sourire tendre et chaleureux. Elle attrape la main qu'il lui tend...

Dans un râle, Athélas sent l'air envahir ses poumons. Sa gorge lui brule, sa poitrine lui fait mal. Deux bras puissants l'enlacent, elle ouvre les yeux sur un visage, celui de l'homme-qui-n-en-est-pas-un. L'inquiétude dans son regard laisse place au soulagement; il lui caresse la joue
- ça va aller ! Reposez-vous !
Il la dépose doucement; part se battre. Athélas se tourne vers les deux petits compagnons restés auprès d'elle.
- Vous tous, je sais que je vous connais... Mais qui êtes- vous ?
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Message par Poup Mer 17 Oct - 14:17

Quand les flammes du Phénix urent finit de se consumer, le monstre face à eux semblait toujours en aussi bonne forme. Malgré des marques de brûlures sur le corps et les vêtements, il avait repris son sourire hautain et attendait patiemment que l’ogre charge sur lui. Gaëlin ne pouvait plus supporter cette attitude, dans le sillage de qu’dézépée , il lança à son tour une série de passe pour trancher ce détestable adversaire.
Kornikaned, plus loin, continue de lancer quelques sorts de violes pour déstabiliser son adversaire, toutes ses actions finirent par toucher au but. Bloquer par une racine, la créature ne pu éviter les coups d’épées successifs de ces deux adversaires. Il recule en titubant, sa longue main touche son torse d’où s’écoule un sang épais et noir. En un instant, le mercenaire a compris :
« C’est un démon ! Le type que nous suivons a invoqué un démon ! »
Un rire sordide du démon, un regard meurtrier et le combat reprend. Ces coups son puissant, malgré tout leurs talents, des coups touches les deux inspirés. Grâce à la magie du lutin, ils arrivent tout de même à maintenir un avantage et rester les plus offensifs ;, mais le démon le sait, et exaspéré par cela, il finit par porter son attention sur le musicien. D’un mouvement rapide, il se dégage des lianes, repousse ses deux plus proches ennemis, plonge sur le lutin qui a à peine le temps d’esquiver le coup
Avant de s’étaler sur le sol. Kornikaned évite deux coups en roulant sur le sol, mais se retrouve coincé contre une roche . La main du démon s’abat quand deux épées interceptent le coup en se croisant sur la trajectoire de la frappe. Le lutin pousse un soupir de soulagement, Gaëlin et Qu’dézépée repoussent ensemble le démon qui bondit en arrière pour se réceptionner. Mais dans le feu du combat, celui-ci avait oublié un de ses ennemis, et celle-ci voyait la chorégraphie de son danseur se finir ; l’instant d’après une énorme boule de feu engloutissait le démon…
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Message par Invité Lun 22 Oct - 12:56

Face à cette créature surhumaine, les Inspirés avaient jeté toutes leurs forces dans la bataille. L’ogre et le drakonien le harcelaient au corps à corps de coups d’épée, de hallebarde, et d’attaques magiques. A distance, la Fée noire et le lutin avaient délaissé leur amie revenue à la vie pour retourner au combat. Pendant que le danseur virevoltait sur l’épaule de l’Aînée, des accords s’élevaient du violon du musicien sylvestre. Mais la monstrueuse créature se riait des racines qui s’élançaient à l’assaut de ses jambes, et dédaignait les frappes comme des piqûres d’insecte. Ses coups, en revanche, faisaient mouche à chaque attaque, et le torse du drakonien ainsi que les bras puissants de l’ogre furent bientôt profondément entaillés.

Lentement, Athélas se remit debout. Encore sonnée, elle se sentait fragile et peu assurée, mais le spectacle de ses compagnons luttant âprement pour leur survie à tous la poussait à l’action. Elle sentait la présence rassurante de son danseur, et l’acier froid de son sabre avait retrouvé le chemin de sa main. Elle vit le sang du drakonien couler en rigoles sombres le long du cuir lacéré de son armure, et celui de l’ogre tomber en gouttes épaisses le long de son bras, et un feu ardent de haine pure se mit à couver dans ses yeux sombres. Sabre au clair, elle se rua à l’attaque au moment où les efforts conjugués du drakonien et de l’ogre venaient de sauver le lutin, au moment où la Fée noire lançait son sort dans une explosion de lumière étincelante.

Un hurlement inhumain de rage, de souffrance et de haine mêlés leur vrilla les tympans et les laissa prostrés au sol. Les attaques conjugués des compagnons avaient enfin percé profondément les défenses de la créature démoniaque. Un sang épais et noirâtre suintait en un flot ininterrompu à l’endroit où l’épée ogre avait entaillé les chairs. Son épaule droite avait été profondément brûlée par la magie éclipsiste de la fée noire. Le visage du démon, qu’Athélas jugeait jusqu’à présent aussi beau que froid et cruel, se transforma en un masque hideux de rage sanguinaire. D’un revers de la main, il propulsa l’ogre 20 mètres plus loin dans les rochers, mais Athélas savait qu’il n’en avait plus pour longtemps. Ses compagnons avaient du arriver à la même conclusion car tous redoublaient d’efforts pour achever le monstre, même l’ogre pourtant blessé qui avait mis a profit la distance qui le séparait de la bataille pour charger.

Athélas lâcha son sabre pour empoigner son cistre. D’instinct, elle sut ce qu’il lui fallait faire, l’habitude née de ses mouvements suppléant à la défaillance de sa mémoire. Des évolutions gracieuses de ses doigts fins de musicienne sur le cistre s’éleva une mélodie lancinante et hypnotique. Athélas partait à la reconquête de sa mémoire volée… Affaibli, l’esprit du démon fut aisé à investir, et l’Accordée, hypnotisée, fut assaillie par les souvenirs. Ceux du démon d’abord, des images de meurtres sanglants, de souffrances infligées, de tortures insoutenables. La cruauté des châtiments qu’il leur destinait après sa victoire laissa la jeune femme au bord de la nausée. Un contrat, un nom -Herlius-, une destination dans les montagnes. Elle doit faire vite, abandonne l’esprit du démon qui se meurt pour chercher sa mémoire, car comment et pourquoi continuer à vivre autrement ? Elle est là, petite boule pulsant d’une douce et chaude lueur au milieu des ténèbres de l’esprit maléfique. Tout lui revient : son enfance, ses voyages, sa mission. Ses compagnons, leur rencontre au bord du torrent, la mort d’Ambre, la recherche d’Erenstil. Kornikaned, Qu’dézéppées, Mélancoline…Gaëlin. Frappée en plein cœur par un sombre pressentiment, elle se tourna vers le drakonien qui s’apprêtait à porter le coup de grâce…
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Message par Master Of Edgerunners Lun 22 Oct - 19:56

Gaëlin se jeta sur la créature pour lui porter un coup fatal. Elle lui bloqua le bras avec une facilité déconcertante...
"- Vous vous battez bien, sous races !!! Mais cela ne suffira pas"
Tout autour de la créature, les ombres se mirent à bouger pour rejoindre rapidement son corps. Le peu de plaies se refermèrent, en quelque secondes, le démon se retrouva en pleine possession de ses moyens.
" - Tu connais le nom de mon invocateur, humaine ! As-tu apprécié ton voyage dans mon esprit ? Je l'espère, car il en restera toujours quelque chose !!! Tu ne te sentiras plus jamais seule, surtout dans tes rêves... Maintenant que je sais ce que vous valez, je vous abandonne à vos souffrances.... Nous nous reverrons sous peu, préparez-vous !!!"
Peu à peu, son corps s'enfonce dans les ombres, laissant nos compagnons dans le désarroi...


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Message par Poup Dim 18 Nov - 15:36

Comme après une nuit d’orage, la nature reprend vie. Les premiers à se montrer sont toujours les Rouges-gorges, curieux de nature. L’un d’eux se rapproche en sautillant d’un groupe de cinq inspirés, Cinq flammes brûlant de sentiments contradictoires ; joie, soulagement mais tristesse et colère aussi. Ni vainqueur, ni vaincu, un final des plus frustrants avec pour seule récompense la fatigue et une route à reprendre.
Il connaissait déjà un peu la puissance de leur ennemi, maintenant ils en savent encore plus, ainsi que son nom, et c’est bon pour eux ; à force d’abattre ses cartes leur ennemi se découvre de plus en plus, et les tactiques pour le vaincre se bousculent dans l’esprit des compagnons.
Celui d’Athélas retrouve peu à peu sa fonctionnalité, aidé en cela par une fée noire toujours attentive et une potion du Lutin qualifiée de « bizarre » par Qu’dézépées.
La pluie a enfin cessé. Les nuages laissent le soleil faire miroiter les gouttes d’eau tels des cristaux suspendus au paysage environnant. Le spectacle offert est magnifique, mais il n’est temps d’en profiter, d’autant plus que l’orage a considérablement effacé les traces du kidnappeur, de cet « Herlius » et Gaëlin a beaucoup de difficultés à les repèrer désormais.
« J’arrive encore à les suivre dit-il accroupi devant des traces boueuses qui pourtant n’expriment strictement rien à ses compagnons, mais j’ai beaucoup de mal à juger des distances et du temps qui peut désormais nous séparer d’eux.
- Je peux essayer de vous aider ! dit lKornikaned. Avec l’aide de Kossypha je pense pouvoir les retrouver rapidement.
- Je vous en prie, ami Lutin, ne perdez pas de temps ! »
Après une caresse à son rossignol, Le lutin envoie l’oiseau haut dans le ciel, suivant les indications de Gaëlin, le lutin dirige Kossypha vers le nord-ouest. Quand l’animal est assez haut, au point de disparaître de la vue de tous, Kornikaned joue alors quelques notes de violon, étranges et perçantes, puis prononce quelques mots : « par tes yeux Kossypha, laisse-moi voir. »
L’instant d’après, ceux du lutin deviennent totalement noirs, comme ceux de l’oiseau.
Quelques instants se passe avant qu’il ne reprenne la parole.
« Je vois la fin de la forêt, puis une grande plaine rocailleuse…Très loin, à l’autre bout, une chaîne de montagne…j’y vois des feux ; une ville semble-t-il…Là ! Je les vois, Deux chevaux avec cavaliers et un autre avec un corps en travers de la selle. Ils avancent à bonne allure, ils seront à la ville avant la fin du jour, nous ne pourrons les rattraper avant.
- Bien, allons-y, dépêchons nous avant de les perdre complètement. Prions les muses que la chance soit avec nous et avec Erenstil.
-Alors c’est parti et à bonne allure ! »
Et l’ogre prend les devants au pas rythmé des mercenaires...
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Message par Invité Lun 19 Nov - 11:16

Au pied des montagnes, la ville, enfin. Petite et modeste, certes, avec ses rues embourbées et ses masures étroites, mais une ville tout de même, où ils pourraient trouver un repas chaud et un toit pour la nuit, et mettre leurs vêtements à sécher. Tous semblaient épuisés par le long trajet effectué dans la journée. Mélancoline et Kornikaned avaient des cernes sous les yeux, et même si un sourire affleurait parfois au coin des lèvres du lutin, sa démarche avait depuis quelques heures perdu son allure bondissante. La fée noire quant à elle avait les traits creusés par la fatigue, bien qu'elle ait été portée par l'Ogre sur les parties les plus pénibles du trajet. Seuls Gaëlin et Qu'dézéppées semblaient conserver quelque fraicheur, en habitués des longues marches. Athélas, quant à elle, n'était que l'ombre d'elle-même. Ses yeux rougis et ses traits tirés dénotaient son épuisement. Sans cesse, elle repensait à la bataille, quant elle avait accedé à l'esprit du démon... Ce qu'elle y avait lu sur ses intentions avait terrorisé la jeune femme. Elle avait passé la journée à scruter la moindre ombre, sursautant au moindre bruit, attentive à un retour de la créature démoniaque.

Ils s'arrêtèrent à la première auberge venue, sommaire mais confortable. Le repas fut vite expédié, mais il remit un peu de couleur sur les joues refroidies, un peu de chaleur dans les membres endoloris, un peu de baume aux coeurs. Tous s'accordaient sur la nécessité d'une bonne nuit de repos, et la veillée fut brève. Mais Athélas ne parvenait pas à trouver le sommeil. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, les atrocités que le démon leur destinait lui revenaient, la condamnant à l'insomnie. Renonçant au sommeil, la jeune femme se leva résolu de redescendre en salle commune. La salle était déserte désormais, mais un feu vif crépitait dans la cheminée. Athélas prit place au coin du feu, son cistre et son sabre à portée de main. La chaleur dégagée par le foyer, le spectacle hypnotisant des flammes et la fatigue l'envahirent bientôt d'une douce torpeur, et quelques décades plus tard, elle s'endormit. Au plus noir de la nuit, un bruit sourd la fit s'éveiller en sursaut...
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Message par Poup Sam 19 Jan - 14:20

« Je suis navré de vous avoir effrayé…Je vous ai entendu descendre et comme vous ne remontiez pas… »
Gaëlin se tenait devant elle, chemise défaite et épée au fourreau dans une main. S’sassyn son danseur, sorti de sa cachette pour aller rejoindre celui d’Athélas qui évolue sur les arabesques peintes sur le bois du cistre posé sur la table.
La frayeur quitta les yeux de la jeune femme qui se détendit un peu contre la table. L’ »homme » vint s’asseoir sur le banc, posa l’épée au côté du cistre où les danseurs s’empressèrent d’aller virevolter.
« Vous me semblez épuisée, pourquoi ne retournez vous pas au lit ?
- Je ne…me sens pas bien…
Gaëlin pose alors sa main sur le front d’Athélas avant de la descendre sur sa joue.
- Vous ne me semblez pas fiévreuse, ce me semble n’être du qu’au stress de cette journée. Vous devriez essayer encore, cela vous ferez du bien.
La jeune femme secoue la tête timidement, les yeux baissés.
- Je n’arrive pas à dormir, depuis que l’on a rencontré ce démon…J’ai l’impression qu’il est toujours présent, là, dans les ombres…j’ai essayé…, mais j’ai une horrible sensation à chaque fois…des cauchemars…
Comme une enfant frileuse, elle se recroquevilla, tête sur ses genoux.
…Je me rappel quand j’étais petite, quand je faisais des cauchemars, ou que je n’étais pas bien, ma mère savait toujours trouver les mots pour me rassurer, comme il est bon parfois de n’être qu’une enfant…Ses yeux se mouille à ce souvenir…Mais je suis adulte maintenant, je dois savoir rester forte, pourtant parfois c’est si dur…Je suis seule…avec ce démon… »
Elle relève les yeux sur son compagnon, ses joues se couvrent de larmes.
Un ange passe, la jeune femme rebaisse la tête.
« Vous n’êtes pas seule, nous sommes cinq. Cinq compagnons qui voyageons ensemble et qui luttons pour sauver l’un des nôtres. Parfois c’est dur, je sais que vous avez perdu votre sœur, mais Dame Mélancoline vous traite comme une mère sa fille, Kornikaned est un compagnon amical et rigolard, un peu comme un petit frère et Qu’dézépées est protecteur et taquin comme un aîné. Vous n’êtes pas seule, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous aider et vous écouter. Ne craignez pas ce démon, il n’est pas invulnérable, il s’est quasiment enfui en proférant des menaces, s’il revient, nous saurons l’accueillir, nous sommes cinq et intelligent, il espère se jouer de nous, mais au jeu du chat et de la souris, les rôles s’inversent souvent très vite.
- J’aimerai être aussi confiante, mais ce que j’ai vu… Gaëlin lui posa un doigt sur les lèvres pour l’interrompre.
- Chut ! Restez optimiste….Comme je vous aime ! »

Il prend délicatement le visage de la jeune femme troublée dans ses mains, pose un baisé sur son front. Il regarde les yeux turquoise de la belle. L’étincelle y est revenue. Il voit aussi qu’elle en veut plus, mais il ne peut en donner trop…mais il veut donner pour une fois, donner au lieu de prendre, donner pour recevoir…Ses lèvres touchent celles de l’humaine, d’abord un frôlement, ensuite avec franchise mais toujours tendrement.
Les lèvres jouent entre elles, les langues se touchent, les salives se mêlent. Une douce chaleur monte à leurs joues, leurs poitrines gonflent avec force, les bras enserrent le corps de l’autre.
En tant que Drakonien, S’sasgoassa alias Gaëlin a rarement ressenti ses sensations, ce moment ou l’on semble faire parti de l’autre et de tout. Par contre il connaît très bien le moment ou le voile se déchire, quand les yeux d’or flamboient dans les ténèbres, quand la chaleur destructrice envahie sa gorge comme une bile, le moment ou l’instinct des Drakoniens, leur malédiction, grandie pour prendre le dessus et étouffer tout autre sentiments.
Le dragon en lui s’éveille, s’il le laisse faire, il détruira, et il ne le veut pas, pas encore une fois, pas contre Athèlas. Il trouve la force d’arrêter, peut être vient elle de son côté humain, il repousse la jeune fille, peut être un peu trop fort juge t’il. Il baisse les yeux, tourne la tête, il n’ose pas la regarder…risquer de donner une autre chance au dragon ; pourtant, il le fait. Elle le regarde, dans les yeux, il n’y lit pas de déception, de tristesse comme il le pensait, mais du bonheur pense t’il orgueilleusement et de la compréhension surtout.
Incroyable comme un rien peut sauver de tout. Lentement la jeune femme se blottie dans ses bras, contre sa poitrine, lentement elle respire et s’endort. Lentement, le Drakonien la regarde, lui caresse les cheveux, lentement il l’embrasse et la berce. Ainsi reste t’il jusqu’aux lueurs de l’aube, une paix retrouvée pour chacun d’eux, sans démon, sans dragon, juste eux dans le calme de leur solitude. Deux danseurs évoluent tel des chandelles autour de leurs flammes…
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Message par Invité Ven 25 Jan - 21:28

A l’aube, en descendant dans la salle commune de l’auberge,
les compagnons furent surpris de trouver Gaëlin et Athélas déjà en train de s’y
affairer tout en devisant gaiement avec le tenancier. La jeune fille, rose aux
joues et rire facile, préparait quelques provisions pour la suite de leur
périple. Même Gaëlin, d’ordinaire qsi réservé, préparait son paquetage en
sifflotant. Pas dupe, Mélancoline leur lança un regard à la fois soupçonneux et
malicieux par dessus la table. Mais la bonne humeur des deux jeunes gens,
associé à un copieux petit déjeuner, fut communicative, et c’est le cœur léger
que la compagnie se remit en route.


.....


A quelques dizaines de lieues de là, dans une cave humide et
obscure… Le petit être décharné suspendu au mur de pierres par de lourdes
chaînes ne semblait plus en vie. Famélique, décharné, crasseux, il flottait
dans ses guenilles. Des mèches de ses cheveux autrefois si brillants pendaient
lamentablement sur ses joues creuses. Son visage et son corps étaient couturés
de cicatrices, certaines anciennes, d’autres très récentes. Seule la
respiration quasi imperceptible du lutin trahissait le souffle de la vie en
lui.

Herlius s’approcha lentement, son danseur à la main, avec la
froide détermination d’un homme qui a tout son temps. Ses lèvres s’étirèrent en
un rictus cruel.

- Alors, il est où, ce sanctuaire ?
Erenstil leva les yeux sur son bourreau, deux prunelles noires,
emplies d’une froide et farouche résolution. Puis il commença à hurler.



.....



Une branche morte d’un des grands chênes bordant la route
céda et tomba à terre dans un craquement sonore. Athélas sursauta et réprima le
frisson qui lui picotait la nuque. Même si la nuit dernière lui avait mis du
baume au cœur, même si elle avait une foi aveugle en ses compagnons de route,
même si elle était farouchement déterminée à vaincre, elle ne pouvait
s’empêcher de redouter une nouvelle confrontation avec le démon. Pourtant, qui
pourrait croire qu’ici le mal rôde ? Ils avaient dressé un camp pour la
nuit dans une clairière aménagée le long de la route. Autour d’eux, à mesure
que déclinaient les rayons du soleil, peu à peu les oiseaux se taisaient, la
nature s’endormissait. Athélas posa sa plume, relu une ultime fois la partition
qu’elle était en train d’écrire, et leva les yeux sur ses compagnons de route.
Qu’dézéppées s’occupait des chevaux. Lui d’ordinaire bougon et emporté semblait
ce soir d’une sérénité à toute épreuve. Gais et rieurs comme à leur habitude,
Mélancoline et Kornikaned devisaient au coin du feu tout en préparant le repas.
Athélas sourit. Ces deux-là s’étaient bien trouvés, aussi curieux que bavards
l’un que l’autre, friands de légendes et d’anecdotes variées. Gaëlin, à son
habitude, était parti en reconnaissance et peut être, qui sait, ramènerait-il
quelque gibier pour agrémenter leur souper ? Son tendre Gaëlin… Athélas
secoua la tête, résolue à ne pas se laisser bercer d’illusions romantiques.
Mais, elle le savait au plus profond de son âme, leur étreinte de la veille
avait d’ores et déjà scellé un pacte entre leurs cœurs. La jeune femme chassa
ses rêveries et alla s’activer près des autres.


Un bruissement la réveilla. Il lui fallut quelques secondes
pour reprendre ses repères, puis elle se souvint qu’elle s’était endormie sur
les genoux de Gaëlin, auquel était échu le premier tour de garde. Elle leva les
yeux vers lui. Immobile, il scrutait les profondeurs de la forêt de l’autre
côté de la clairière, tous les sens aux aguets. Comme Athélas se redressait,
interdite, il lui fit signe de se taire et d’aller réveiller les autres. Avec
une efficacité née de l’habitude, tous plièrent bagage et se préparèrent à
faire face au danger, quel qu’il fut.

Les danseurs furent les premiers. Jamais les inspirés n’en
avaient vu autant à la fois. Délaissant leurs arabesques fantaisistes, ils
évoluaient de branche en branche avec grâce et légèreté, mais non sans une
certaine précipitation. A travers le lien empathique qui l’unissait à son
danseur, Athélas perçut l’appréhension de ce dernier à mesure qu’il
communiquait avec ses congénères, laissant transparaître une sensation de peur,
de chaleur et de célérité. Les danseurs passèrent leur chemin et se fondirent
dans la nuit. Puis ce fut leur chevaux. De nerveux, il devinrent incontrôlable
alors que les compagnons découvraient un rideau de flammes à l’horizon ainsi
qu’un panache de fumée noire. Gaëlin plissa les yeux.

- Ce feu n’est pas naturel. Fuyons !
En effet, le front de l’incendie progressait à une vitesse
surnaturelle, engloutissant la nature avant même que les animaux ne parviennent
à s’échapper. Athélas vit passer un loup et un sanglier, seuls rescapés de la
fournaise. Qu’dézéppées détacha les chevaux, leur laissant une ultime chance de
survie – probablement trop tard -. Ils fuirent. Déjà, Athélas sentait le
souffle chaud des flammes sur sa nuque tandis que les arbres de part et
d’autres s’enflammaient. La chaleur était infernale, suffocante, alors même que
leur course effrénée rendait leur respiration difficile. Un rire démoniaque lui
éclata aux oreilles. Athélas réprima un début de panique, se concentrant sur son
souffle et les obstacles à éviter. Elle entendit quelqu’un crier

- La rivière !
Sans réfléchir, elle plongea à la suite de ses compagnons
dans l’eau glacée…

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