« C’est encore loin ?
-Non ! Maître Li Pao, nous y sommes presque. »
Les deux hommes avancent calmement. Le guide est un simple serviteur, voûté et petit, pas très propre vu l’odeur de transpiration qui ne le quitte jamais, les cheveux nattés et crasseux de couleurs poivres et sel. Ses yeux asymétriques expriment à la fois une crainte respectueuse et de la curiosité face à la personne qu’est son interlocuteur.
Ce dernier plus grand que son guide se déplace avec un pas léger et félin. Il est habillé d’une tunique blanche et noire agrémentée de motifs géométriques rouges. Son visage peint sur la moitié gauche de couleur noire lui donne un air étrange et hypnotique rehaussé par l’étrange couleur de ses yeux, jaunes dorés. Ses longs cheveux blancs, lisses et soyeux, flottent et scintillent légèrement a chacun de ses pas.
Malgré l’apparente vieillesse qu’exprime la couleur e ses cheveux, il est au contraire très jeune ; trop peut être d’après les dires de certain, et surtout pour sa charge. En tant que secrétaire du gouverneur, il est proche du pouvoir et des secrets de l’état et bien qu’il n’ait lui-même pas de droit de parole, nombreux sont ceux qui le jalousent.
Ces hommes avancent donc seul dans les ruelles du quartier pauvre de Chu Ken. Les bâtisses branlantes, les loqueteux, les ordures dégageant des exhalaisons fétides ainsi que le sol boueux ajoute à la gène du jeune secrétaire dont l’odorat et la vue commence à être cruellement malmenés.
« Pourquoi les humains se complaisent autant dans leur crasse ? » Plongé dans ses pensées il parvient à en oublier un peu ces désagréments.
« Voici maître Li Pao. C’est ici ! »
Devant eux se trouve une maison à étage, fatiguée par le temps, pourtant il se dégage toujours d’elle une certaine élégance, modeste et bien conçue.
« Le vieux Fuan Ji a un sale caractère maître, et il est un peu fou aussi à ce que l’on dit. Paraîtrez qu’il voit des choses que les autres ne voient pas. Faîtes attention maître ! »
Avec un sourire face à la remarque de son serviteur, le jeune secrétaire frappe à la porte, attend un instant avant d’entrer malgré le silence.
L’intérieur de la demeure sent la poussière et l’humide. Les volets fermés laissent à peine filtrer la lumière du jour déclinant. Le petit couloir mène à la pièce principale au fond. A droite est la cuisine, à gauche une pièce vide. Lao s’avance sur le seuil de la grande pièce. Rien, à part quelques coussins et le restant d’un repas sur la table. A y regarder de plus près, une vapeur s’échappe encore de la soupe.
« Où est il ? »
Un léger grincement. Imperceptible aux oreilles du commun, mais Lao n’est pas comme tout le monde.
« L’étage »
Avec la discrétion et la vitesse d’un chat il se déplace vers les escaliers. Un rapide coup d’œil et il grimpe. Le vieux Fuan Ji est là, du moins son corps car son esprit lui est parti « emporté par une lame enfoncée dans sa gorge »
Lao s’approche rapidement, soulève le bandeau de l’œil gauche du vieillard ; mais rien, l’orbite est vide.
Lao jure intérieurement.
C’est là qu’il l’entend. Un épée frappe le sol à l’endroit même ou il se trouvait l’instant d’avant. Sur ses jambes, poings dressés, il jauge l’adversaire : « un géant » tout habillé de gris et de noir le visage totalement dissimulé sous un fin voile. Il lève le bras armé et le combat s’engage, épique. Tout dans la maison est une source d’appui, les murs le sol, le plafond la rambarde et les coups échangés sont d’une rare violence.
Tous deux finissent par passer par la fenêtre. A la réception une tuile cède sous le pied de Lao, ce qui lui fait perdre son équilibre laissant une ouverture à l’adversaire. Mais celui-ci préfère fuir. Il saute sur le toit voisin, et là, deux autres individus du même acabit le rejoigne.
L’objet de leur conjointe convoitise luie dans la paume de son adversaire avant de disparaître avec ses ravisseurs. Lao tremble de rage ; à trois contre un, il ne peut rien s’ils sont du même niveau que le premier.
Lao se relève et frappe contre le mur ; en bas Xiang Ju Mi apparaît la voie tremblotante :
« Maître Li Pao, est ce que tout va bien ?
- Tu sort enfin de ton trou, cour au palais, fais demander une équipe qui me rejoigne pendant que j’inspecte la maison. As-tu vu ces individus ?
- Oui Maître !
- Alors passe aux services de gardes et donne leur signalement en mon nom »
Et il lui lance la médaille avec l’emblème de sa charge qui fera foie auprès des autorités.
Le serviteur part en courant, il manque presque de tomber en tournant au coin de la rue.
Lao se retourne. Dans le cadavre l’épée est toujours là.
« Bon, Au travail »
….
-Non ! Maître Li Pao, nous y sommes presque. »
Les deux hommes avancent calmement. Le guide est un simple serviteur, voûté et petit, pas très propre vu l’odeur de transpiration qui ne le quitte jamais, les cheveux nattés et crasseux de couleurs poivres et sel. Ses yeux asymétriques expriment à la fois une crainte respectueuse et de la curiosité face à la personne qu’est son interlocuteur.
Ce dernier plus grand que son guide se déplace avec un pas léger et félin. Il est habillé d’une tunique blanche et noire agrémentée de motifs géométriques rouges. Son visage peint sur la moitié gauche de couleur noire lui donne un air étrange et hypnotique rehaussé par l’étrange couleur de ses yeux, jaunes dorés. Ses longs cheveux blancs, lisses et soyeux, flottent et scintillent légèrement a chacun de ses pas.
Malgré l’apparente vieillesse qu’exprime la couleur e ses cheveux, il est au contraire très jeune ; trop peut être d’après les dires de certain, et surtout pour sa charge. En tant que secrétaire du gouverneur, il est proche du pouvoir et des secrets de l’état et bien qu’il n’ait lui-même pas de droit de parole, nombreux sont ceux qui le jalousent.
Ces hommes avancent donc seul dans les ruelles du quartier pauvre de Chu Ken. Les bâtisses branlantes, les loqueteux, les ordures dégageant des exhalaisons fétides ainsi que le sol boueux ajoute à la gène du jeune secrétaire dont l’odorat et la vue commence à être cruellement malmenés.
« Pourquoi les humains se complaisent autant dans leur crasse ? » Plongé dans ses pensées il parvient à en oublier un peu ces désagréments.
« Voici maître Li Pao. C’est ici ! »
Devant eux se trouve une maison à étage, fatiguée par le temps, pourtant il se dégage toujours d’elle une certaine élégance, modeste et bien conçue.
« Le vieux Fuan Ji a un sale caractère maître, et il est un peu fou aussi à ce que l’on dit. Paraîtrez qu’il voit des choses que les autres ne voient pas. Faîtes attention maître ! »
Avec un sourire face à la remarque de son serviteur, le jeune secrétaire frappe à la porte, attend un instant avant d’entrer malgré le silence.
L’intérieur de la demeure sent la poussière et l’humide. Les volets fermés laissent à peine filtrer la lumière du jour déclinant. Le petit couloir mène à la pièce principale au fond. A droite est la cuisine, à gauche une pièce vide. Lao s’avance sur le seuil de la grande pièce. Rien, à part quelques coussins et le restant d’un repas sur la table. A y regarder de plus près, une vapeur s’échappe encore de la soupe.
« Où est il ? »
Un léger grincement. Imperceptible aux oreilles du commun, mais Lao n’est pas comme tout le monde.
« L’étage »
Avec la discrétion et la vitesse d’un chat il se déplace vers les escaliers. Un rapide coup d’œil et il grimpe. Le vieux Fuan Ji est là, du moins son corps car son esprit lui est parti « emporté par une lame enfoncée dans sa gorge »
Lao s’approche rapidement, soulève le bandeau de l’œil gauche du vieillard ; mais rien, l’orbite est vide.
Lao jure intérieurement.
C’est là qu’il l’entend. Un épée frappe le sol à l’endroit même ou il se trouvait l’instant d’avant. Sur ses jambes, poings dressés, il jauge l’adversaire : « un géant » tout habillé de gris et de noir le visage totalement dissimulé sous un fin voile. Il lève le bras armé et le combat s’engage, épique. Tout dans la maison est une source d’appui, les murs le sol, le plafond la rambarde et les coups échangés sont d’une rare violence.
Tous deux finissent par passer par la fenêtre. A la réception une tuile cède sous le pied de Lao, ce qui lui fait perdre son équilibre laissant une ouverture à l’adversaire. Mais celui-ci préfère fuir. Il saute sur le toit voisin, et là, deux autres individus du même acabit le rejoigne.
L’objet de leur conjointe convoitise luie dans la paume de son adversaire avant de disparaître avec ses ravisseurs. Lao tremble de rage ; à trois contre un, il ne peut rien s’ils sont du même niveau que le premier.
Lao se relève et frappe contre le mur ; en bas Xiang Ju Mi apparaît la voie tremblotante :
« Maître Li Pao, est ce que tout va bien ?
- Tu sort enfin de ton trou, cour au palais, fais demander une équipe qui me rejoigne pendant que j’inspecte la maison. As-tu vu ces individus ?
- Oui Maître !
- Alors passe aux services de gardes et donne leur signalement en mon nom »
Et il lui lance la médaille avec l’emblème de sa charge qui fera foie auprès des autorités.
Le serviteur part en courant, il manque presque de tomber en tournant au coin de la rue.
Lao se retourne. Dans le cadavre l’épée est toujours là.
« Bon, Au travail »
….